L’histoire commence dans une région appelée la Dorgne où différents royaumes survivent tristement tout en maintenant entre eux une paix précaire. La particularité de ce monde est que les habitants sont des êtres mi-hommes, mi-animaux. Il existe ainsi le territoire des hommes-loups, celui des hommes rongeurs ou encore celui des serpents, des moutons et des porcs. On comprend assez vite que c’est notre futur qui est décrit ici et on découvrira bien sûr les évènements qui on conduit à cette situation. C’est Véhir qui nous servira de guide dans cette aventure. Cette créature à la jonction entre l’humain et le cochon quittera sa communauté agricole pour découvrir les secrets des anciens dieux humains. Même si la révélation finale n’est pas des plus originales, j’ai bien aimé parcourir ce monde et découvrir des personnages attachants qui dépasseront leurs conditions pour obtenir la vérité sur leur origine. Bordage crée ici un monde singulier et joue même avec la langue pour nous plonger dans une très belle histoire qui n’oublie pas au passage, le côté humaniste cher à l’auteur. C’est toujours un plaisir de lire Pierre Bordage et j’ai passé un très bon moment.

Kabuto - Craponne - 63 ans - 3 mai 2023

Pierre Bordage n'a plus à démontrer ses facilités d'écriture que tout le monde lui connaît. Mais autant j'avais adoré "Les Derniers Hommes", autant "Les Fables de l'Humpur", me laissent sceptique.

D'accord, l'idée est originale, d'accord il fait très bien ressentir le déclin du patrimoine génétique humain, au travers les mœurs et la langue (très travaillée, c'est vrai).
Mais le charme de la découverte passé... bon sang, qu'est-ce que je m'ennuie. J'ai l'impression de voir un dessin animé pour les gosses. J'ai beau me convaincre qu'il s'agit d'humanoïdes, je m'imagine des loups et des cochons avec des vêtements, en train de parler, un peu comme dans la série "Rougemuraille", vous connaissez ?
Les personnages prennent alors un aspect on ne peut plus simpliste : le héros Véhir, la princesse Tia, le méchant qui veut détruire le monde H'Wil, le traître sympathique Ruogno, et bien sûr le stéréotype de l'amour impossible.
Enlevez toutes les scènes de sexe, c'est un livre pour enfants.
Alors que j'avais perdu tout espoir d'apprécier la lecture, les dernières pages me redonnent espoir, avec le récit de la vérité par le "dieu nu".

Même si je me suis réconcilié avec elles dans les trois derniers chapitres (sauf le final joyeux risible), pour moi, les Fables de l'Humpur, c'est non. D'où ma note en dessous de la moyenne.

Martin1 - Chavagnes-en-Paillers (Vendée) - - ans - 30 avril 2013

Pierre Bordage est un excellent conteur et le prouve une nouvelle fois dans ce roman surprenant contant, dans un langage savoureux, et dans une époque mal déterminée au début du roman, la vie de communautés mi-hommes mi-animaux (par exemple les grognes : mi-hommes mi-cochons, les hurles : mi-hommes mi-loups, les miaules : mi-hommes mi chats, ...) dans le pays de la Dorgne (que l'on identifie sans mal à la Dordogne). Un système de tribus dominants/dominés s'est mis en place. Ainsi les grognes, dominés par les hurles, sont agriculteurs et ils reçoivent la "protection" des hurles en échanges des produits de leur agriculture ainsi que la fourniture de certains des leurs qui sont sélectionnés depuis leur enfance pour être gavés (les gavards) et donnés en pitance aux hurles. L'ensemble des communautés croit en une même religion "L'humpur" dont les prêtres ("Les lais") font régner un fanatisme et une rigidité extrêmes.
Un grogne va se révolter et chercher à savoir si les légendaires Dieux de l'humpur (les hommes purs) existent réellement. Il va partir dans un périple vers les monts du centre (le massif central) au terme duquel, après de nombreuses rencontres et de nombreux périls, il va trouver les réponses qu'il attendait.
L'histoire est très intéressante, Pierre Bordage a un talent de conteur exceptionnel mais j'ai trouvé, surtout sur la fin, un petit peu de manichéisme mal venu. D'où ma note qui n'atteint pas les 5...

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 26 janvier 2013

Ouvrage captivant, novateur, addictif dès les premières lignes, l'intérêt de l'histoire se tasse au milieu de l'ouvrage.

De sorte que la 1ère partie est un petit chef d'œuvre mi-anticipation mi-fantasy et que la seconde partie est lente, répétitive, mièvre.

Le tout se terminant sur un happy-end cul-cul la praline.. un peu Bordagien.

Je suis dur, mais attention c'est un ouvrage que j'ai beaucoup apprécié que je recommande mais qui m'a frustré sur la seconde partie.

Kreuvar - - 40 ans - 26 octobre 2012

Je partage tout ce qui a été dit dans la critique précédente, à part peut-être la fin que je trouve pour ma part un peu trop tirée par les cheveux, même si elle reste très cohérente avec le reste du livre.
Mais ce livre reste tout de même un très bon livre, car ce qui fait son intérêt est justement cet univers troublant créé par l'auteur.
Au départ, rien n'est expliqué, on découvre et on devine à qui (à quoi ?) on a à faire au fur et à mesure de la lecture, et on se retrouve très vite immergé dans ce monde.

Une dimension importante de ce livre, est également de décrire des relations "sociales" entre des groupes d'individus très différents les uns des autres.
On peut ainsi y lire entre les lignes une critique de certains comportements intolérants de notre société.

Vigneric - - 55 ans - 28 janvier 2009