Dans la nuit, tome 2 : Troisième sous-sol
de Joël Callède (Scénario), Denys (Dessin)

critiqué par Nic, le 26 mars 2004
( - 44 ans)


La note:  étoiles
"Terrifiant"
Ce deuxième album de la série "dans la nuit" bénéficie d'un scénario solide allié à un dessin énergique. Le talent des auteurs réside dans la façon qu'ils ont de révéler les failles des personnages au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture. Tout au long de ce one-shot de 48 pages, on frissonne pour Arnie, modeste gardien de parking, confronté à des événements surnaturels qui vont faire resurgir un douloureux passé... Efficace et prenant.
Presque parfait... 10 étoiles

«Dans la nuit», c’est d’ailleurs le titre de la série, une voix s’élève et se répand grâce à la radio, c’est le Bon Samaritain qui est là pour écouter et réconforter… Voilà le départ d’une série d’albums de bande dessinée qui est construite en épisodes qui peuvent se lire séparément ou dans l’ordre que vous voulez, pourquoi pas d’ailleurs dans l’ordre des parutions…
Avec «Troisième sous-sol», second chapitre de cet ensemble destiné à nous faire peur, nous allons plonger au cœur de la terre et autrement qu’avec Jules Verne. Une ville moderne et contemporaine, un parking sous-terrain, une équipe de gardiens tous plus glauques et patibulaires les uns que les autres… Seul Arnie semble différent. Certes, il est hanté par un fantasme, un amour platonique et sans limite pour une jolie femme qui, tous les soirs, après une longue journée de travail, vient récupérer sa voiture… Remarquez, c’est bien normal, dans un parking sous terrain !
Mais, il semblerait que pour Arnie les choses soient un peu plus compliquées. Il lui arrive d’avoir des trous, des oublis, des pertes de conscience, ou mieux, des accès de conscience atypiques ou anormaux qui lui permettent de comprendre ce qui va se produire ou qui s’est passé… allez savoir ! Comment pourrait-il en faire bon usage puisqu’il ne comprend pas ce qui lui arrive ?
La dernière partie de l’histoire est aussi importante par ce qu’elle raconte que par la façon dont les auteurs nous plongent au cœur du drame. Je pense qu’ils font alors preuve d’un talent étonnant. Le récit a du rythme, de l’énergie, de l’épaisseur. L’image semble s’emballer et nous voilà dans une salle obscure avec un grand écran. Tout va si vite que je vous propose, une fois que vous aurez lu l’album une première fois, de le reprendre pour découvrir la richesse des planches. Découpage, cadrage, récit, dessins et couleurs, tout est au service de la narration pour le plus grand bonheur du lecteur. Certaines planches sont, pour moi, des chefs d’œuvre du genre : 11, l’apparition de la femme ; 27, l’arrivée des flammes ; 30, une explosion de voiture ; 40, la force et l’émotion d’un suicide prévisible ; et la 46, pour une fin romantique…
Ce «Troisième sous-sol» m’a procuré un heureux moment de lecture, c’est un travail de qualité qui ne laissera que fort peu de lecteurs indifférents…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 23 mai 2005