Police
de Hugo Boris

critiqué par Killing79, le 14 septembre 2016
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
Réalisme policier
Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme.

Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu’à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s’apprêtent à basculer.

En quelques heures d’un huis clos tendu à l’extrême se déploie le suspense des plus grandes tragédies. Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ?

Mon avis: « Police » est un roman court (moins de 200 pages). Toute l’action se concentre dans peu de lieux et sur un petit laps de temps. On suit trois agents de police, qui sont missionnés pour transférer un homme. Mais cette mission n’est qu’un prétexte pour nous ouvrir les portes de ce monde que l’on connaît peu ou partiellement.

Dès les premières lignes, le lecteur est intégré au quotidien de ces forces de l’ordre. Hugo Boris nous brosse rapidement les portraits de ces personnages, afin que l’on puisse appréhender leurs comportements. Il ne détaille pas leurs vies, mais crée juste un contexte relationnel. Ainsi on entre en empathie avec eux. On ressent leurs émotions et on vit cette expérience à leurs côtés parce que le récit est fluide et transpire le réalisme. Ce petit groupe nous accepte et on devient un spectateur privilégié de cette tragédie humaine.

Et c’est ça la grande force de ce roman, qui se veut être un condensé de ce que représente le dur métier de policier. Car plus que de me plonger dans la vie extraordinaire de ces redresseurs de l’ombre, il a provoqué chez moi, un déferlement d’émotions. De l’amour, de l’amitié, de la tristesse, de la colère, de la panique, je suis passé par tous les états en même temps que les personnages.
La plume d’Hugo Boris est belle et agréable et transfère avec efficacité une certaine sensibilité sans jamais tomber dans les clichés ou le manichéisme. J’ai lu ce livre presque d’une seule traite tant je me suis laissé transporter par la puissance de cette boule de tensions, qui emportée par la vitesse des événements, fait naître un véritable suspense. Je voulais connaître la suite, savoir comment l’histoire allait tourner.

A la fermeture de ce texte, je suis ressorti ému par le destin de tous les protagonistes, qui sont régulièrement partagés entre moralité et professionnalisme. Hugo Boris fait une belle déclaration de respect au monde judiciaire pourtant si peu considéré. Il me prouve aussi qu’un livre peut être bref et profond à la fois !
Une histoire de flics 8 étoiles

Une histoire de flics ?

Un histoire de flics ordinaires, pas des Maigret ou ceux qu'on trouve dans les polars au volant d'une belle voiture, non... des hommes et de femmes en uniforme qui font un métier où l'on se fait caillasser, insulter, vomir dessus.
N'attendez pas de ce joli roman des effets grandioses. Ici on s'aime ou on se déteste, on pleure aussi et quand un flic pleure on croirait que ses larmes sont un peu plus salées que des larmes ordinaires.

Donc Virginie, Aristide et Eric doivent raccompagner un étranger sans droit à l'aéroport afin de procéder son expulsion. Retour à la case départ pour cet homme décharné qui n'a pas vraiment trouvé l'Eldorado et sait maintenant que sa prochaine destination sera la mort.
Hugo Boris nous propose un texte parfois un peu brouillon mais qui n'est pas dénué d’intérêt. Une histoire réellement poignante et un scénario hors des sentiers battus.

Monocle - tournai - 64 ans - 21 juillet 2017


Le quotidien des policiers 4 étoiles

Police relate le quotidien de trois policiers français, Virginie, Aristide et Erik à travers la mission nocturne qu’ils sont en train d’accomplir. Mission controversée puisqu’elle consiste à escorter un réfugié tadjik et militant des droits de l’homme jusqu’à l’avion en partance pour un pays où il sera probablement tué. Ces agents sont loin d'agir sans états d’âme et s'interrogent sur la légitimité de leur mission. Il est bien difficile dans ce genre de métier de retourner le soir dans sa petite vie familiale comme si de rien n’était et de tenir le coup face à la misère et aux scènes vécues.
En sus de cette situation pénible, il est aussi question ici d’avortement et des choix que cela génère. Ce roman, qui ne m’a particulièrement captivée par son intrigue, se lit rapidement et permet de côtoyer le quotidien des policiers, une profession pas toujours bien considérée.

Psychééé - - 36 ans - 28 février 2017