Buddy longway, tome 10 : Le Démon blanc
de Derib

critiqué par Minoritaire, le 28 août 2016
(Schaerbeek - 64 ans)


La note:  étoiles
l'impossible métissage
Le titre « Le Démon Blanc » est une allégorie qui voit Buddy, et surtout son fils Jérémie, confrontés par des chemins différents, à la violence de la colonisation.
Mais comme souvent dans la série, c’est la nature qui décide du cours des événements. Nature ici caractérisée par le temps qui passe, dont Derib, en grand raconteur d’histoires, use comme peu d’autres dans le métier. Le temps se marque par la mort de Fellow, le cheval qui accompagnait Buddy depuis le début de ses aventures et par le désir de Jérémie d’entrer dans le monde des adultes
Mais aussi par l'arrivée au fort d'un détachement militaire. Et en visite au fort, Buddy fera la connaissance du Capitaine Ryan qui dirige les soldats destinés à la protection des colons. Celui-ci déteste les Indiens (on verra plus tard pourquoi) et Buddy, qui vit avec une sioux, lui parait suspect. Jérémie de son côté apprendra d’un jeune Sioux que, pour devenir un guerrier et un adulte, il lui faudra surmonter les épreuves qu’une « vision » lui aura assignées. Mais son expérience, si elle marque son passage au statut « d’homme », lui démontre surtout que sa vie de « sang-mêlé » risque d’être un long combat.
« Le Démon Blanc » est un album dense par la problématique qu’il aborde, sans pour autant être « lourd ».
Il débute une partie plus dramatique de la saga et marque la rupture définitive entre l’univers des Blancs et celui des Indiens, et l’incapacité de la famille Longway à échapper à cette logique de confrontation. Désormais, cette problématique sera au cœur ou en toile de fond des épisodes.