Matins mexicains et autres essais
de Virginia Hyde, David Herbert Lawrence

critiqué par Grandgousier, le 26 août 2016
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Une sensibilité visionnaire
Dans ce beau recueil de 18 essais dont 10 inédits en français, DH Lawrence s'émerveille de la beauté sidérante des paysages du Nouveau-Mexique qui "éveillent un nouveau repli de son âme".
Lawrence a conscience que le monde se rétrécit et que bientôt il n'aura plus de secrets: "pauvre petite planète ronde dont le touriste fait le tour à grands pas avec la même aisance qu'il fait le tour du Bois de Boulogne ou de Central Park". Mais l'homme est aveugle, l'essentiel lui échappe: on est venus, on a tout vu et on a tout connu mais "le monde tel un bonbon est enveloppé si soigneusement que jamais nous ne parvenons à l'atteindre bien que nous l'arpentions en tous sens et cependant nous sommes aussi éloignés de lui que s'il s'agissait de la Lune".
Lawrence s'exprime également sur l'Angleterre, la France ou l'Allemagne face à laquelle il formule en 1924 des sentiments étrangement visionnaires.