La carpe
de Pascal Jarnieu

critiqué par Andrew, le 13 août 2016
( - 29 ans)


La note:  étoiles
Carpe Diem!
Ce livre ne manque ni de surprendre ni de fraicheur.
Léo, un narrateur interne autiste qui mène une double vie, un vieux sage chinois appelé Mau, un géant repoussant au coeur d’or, une fée qui a peur de vieillir et surtout un oiseaux aux pouvoirs télépathiques, sans oublier Fa, une camarade pleine d’énergie, de caractère et de charme qui souffre de la même maladie que le héros… le tout rassemblé en un roman? Et bien, curieusement, tout cela se tient!
Et puis, à côté du voyage initiatique qu’entreprend le héros et à côté des leçons philosophiques du vieux sage, le texte est pimenté d’allusions littéraires qui sentent bon les bancs d’école. Cette carpe a bien des choses à nous dire sans être bavarde.
Ce roman traite de l’autisme côté jardin sans être nunuche,. Et c'est tant mieux
La pêche est bonne! 9 étoiles

Merci à Andrew de m'avoir fait découvrir ce roman d'un auteur... romand!

La carpe n'est autre qu'un enfant autiste nommé Léo qui nous raconte sa propre histoire. Il ne peut le faire qu’en se projetant dans un autre univers, car il ne parle pas, ne lit pas, n’écrit pas, comme la plupart des autistes.

Ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c’est que ce monde parallèle est construit à l’aide des sept aquarelles qui ornent le salon de ses parents. Pouvoir de l’imagination? Peintures magiques? Monde illusoire? Il est difficile de le savoir précisément, même si le dernier chapitre lève partiellement le voile sur cette énigme.

En attendant, l’enfant progresse réellement dans ce monde-là. Il prend des initiatives et accepte de relever des défis, même si cela occasionne de l’angoisse et parfois même des crises violentes lors desquelles il s’automutile. Mais comme dit le proverbe: no pain no gain.

Comme il y a un constant va et vient d'un monde à l'autre, il en résulte que de fil en aiguille ses progrès affectent positivement son attitude au quotidien. Léo s'ouvrira même suffisamment pour partager son secret avec Fa, une jeune fille qui ne manque pas d'initiative.

J'ai apprécié dans ce roman la critique modérée du matérialisme de notre société. Le temps c’est de l’argent. Du coup, on passe plus de temps à écarter et classer les maillons faibles qu’à tenter de les renforcer et de les insérer dans la communauté.

Il y a aussi cette galerie de personnages originaux, ces décors d’estampes chinoises et une certaine poésie qui s’appuie aussi bien sur la mythologie, les poètes et les romans du moyen-âge, qui ne freinent en rien le rythme de cette aventure fantastique.

C’est une oeuvre pleine de fantaisie sans être incohérente. Chapeau!

Marie de suisse - - 32 ans - 22 août 2016