Le lagon noir
de Arnaldur Indridason

critiqué par CC.RIDER, le 23 juillet 2016
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Polar venu du froid
Quelque part en Islande, non loin de l’importante base américaine de Keflavik, le cadavre d’un homme atrocement mutilé est découvert dans un lagon noir par une jeune femme venue se baigner pour soulager son psoriasis dans ses eaux sulfurées. L’inspecteur Erlendur commence une enquête laborieuse en imaginant que la victime a pu être lancée depuis un avion en vol. Mais bien vite, les soupçons l’amènent à s’intéresser de près à la base militaire US.
« Le lagon noir » est un roman policier décrivant deux enquêtes menées conjointement. En plus du cadavre de l'ingénieur, Erlendur s’intéresse également à une jeune fille disparue mystérieusement dans les années soixante-dix, une affaire qui n’a jamais été élucidée. L’ambiance est lourde, les rapports avec l’armée américaine sont difficiles et les deux enquêtes avancent péniblement. L’affaire de la jeune fille disparue finit même par prendre la vedette sur celle de l’ingénieur et l’ennui n'est pas loin. Le lecteur apprendra néanmoins pas mal de choses sur l’Islande. C’est à peu près le seul intérêt de ce polar glauque venu du froid qu’il faut réserver aux fans du genre « nordique ».
Les débuts d’Erlendur 6 étoiles

Premières enquêtes de l’inspecteur Erlendur, sous les ordres de Marion Briem. Le cadavre d’un homme est retrouvé dans un lagon, après une chute d’une grande hauteur. Erlendur cherche aussi, de manière officieuse, ce qui a pu arriver à une jeune fille disparue il y a de nombreuses années.
Ces deux interrogations conduisent l’inspecteur à côtoyer les militaires d’une base américaine, auprès desquels les relations sont difficiles.
Comme à l’accoutumée avec l’auteur, la rudesse de la vie islandaise transparaît au fil des pages.
Beaucoup d’incohérences dans ce roman, à la lecture agréable, mais sans plus.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 5 mars 2024


14ème opus Erlendur 9 étoiles

Quatorzième opus mais retour vers le passé, en 1979, aux débuts de l’inspecteur Erlendur. Nous sommes à Reykjavik, bien entendu, et le jeune Erlendur vient d’intégrer le Service des Enquêtes Criminelles, sous la direction de Marion Briem, un personnage qu’on a vu régulièrement apparaître dans les épisodes précédents comme celui d’une chef d’Erlendur, retraitée mais qui restait pour lui une figure tutélaire même si leurs relations restaient … contrastées.
Là nous avons le début de l’histoire entre ces deux-là, dans le Reykjavik des années 70-80, où le souvenir des années de privation et de pauvreté est encore vivace.
Pauvreté, justement, c’était en étant physiquement proche d’un quartier de baraquements provisoires, Kamp Knox, où vivaient des déclassés, que Dagbjört, une jeune fille de 19 ans avait disparu quelques vingt-cinq ans auparavant en 1953. Disparue et jamais retrouvée. Une enquête classée mais qui obsède Erlendur dont le lecteur assidu sait qu’il reste définitivement traumatisé par la disparition de son frère lorsqu’il avait une dizaine d’années, lors d’un blizzard. C’est une des récurrences absolues de la série. Erlendur obtient le blanc-seing de Marion de se repencher sur ce « cold case ».
Pour autant ce n’est pas l’enquête principale qui est traitée dans cet opus n°14. C’est une enquête adjacente mais très « Erlendurienne » ! L’enquête principale permet de comprendre aux lecteurs peu connaisseurs de l’Islande et de sa sociologie les relations d’amour-haine, ou disons conflictuelles, avec les Américains de la base aérienne implantée chez eux, qui constitue un monde à part, pratiquement dotée d’un statut d’extra-territorialité. C’est un sujet là aussi assez récurrent chez Arnaldur Indridason que la souffrance du peuple islandais à endurer une présence … occupante.
Mais voilà qu’Erlendur et Marion ont à enquêter sur le meurtre d’un technicien islandais opérant pour Iceland Air, en liaison avec la base américaine. Des liens sont assez rapidement découverts avec du personnel – américain – de cette base et l’enquête va s’avérer rapidement bloquée ou entravée par les autorités américaines de la base. Ils ne devront le pouvoir de poursuivre qu’à la bonne volonté d’une officier de police américaine qui opère sur la base.
Comme d’habitude avec Arnaldur Indridason, l’enquête c’est une chose mais les données – intelligentes – sur l’Islande et ses habitants sont aussi passionnantes et pertinentes.
Un vrai bonheur de lecture.

»Il faisait froid. Le vent du nord balayait la poudreuse le long de la rue. Erlendur resserra son manteau. Il continua de marcher le visage au vent, comprenant que l’histoire de Dagbjört ne ferait qu’aiguiser encore un peu plus son intérêt pour ceux qui jamais ne revenaient. Le répit que lui apporterait la résolution de cette enquête ne serait que de courte durée. »

Tistou - - 67 ans - 27 octobre 2020


Sombre et froid 7 étoiles

Un polar bien nordique, islandais où le contexte participe pleinement de l'intrigue, comme un troisième personnage qui renforce la noirceur tout en apportant une certaine poésie...
L'enquête principale m'a moyennement accrochée, je lui ai préféré la seconde, le "cold case" plus intime et plus prenant.
Pour ceux qui connaissent la série des enquêtes de l'inspecteur Erlendur, cet enquête intervient au début de la carrière de ce dernier (il n'a qu'une petite trentaine d'année).

Un moment agréable (pour précision, j'ai écouté la version audio).

Coper - - 40 ans - 17 janvier 2018