Tout a été dit ou presque, je ne signalerai que la rencontre avec Julien, c'est presque une histoire à part entière, et la progression de leur passion. A noter aussi la relation avec sa fille, d’un « modernisme » qui tranche avec la vie de Blanche.
Histoire hors du commun, bien écrite, respectant la pudeur de Blanche. On s'attache à l'héroïne, on est bouleversé par son récit poignant, attachant et simple à la fois.
Lecture agréable, Pas de paragraphes flash-back abrupts et déroutants, ici c'est tout en douceur, quelques lignes au cours de la narration nous reportent un moment dans le passé. bravo et merci M. Signol.

Krapouto - Angouleme Charente - 79 ans - 24 juin 2014

Roman attachant que “cette vie ou celle d’après”, attachant de par son héroïne, Blanche. Christian Signol nous fait assister aux dernières années de la vie de Blanche, en même temps qu’on découvre avec elle son passé puisqu’elle tente désespérément d’exorciser ses douleurs, et notamment celles de sa jeunesse, de la guerre.
Blanche est en fin de vie, dans la solitude d’un village reculé du Vercors lorsqu’on attaque le roman. Seule, elle revit progressivement les évènements marquants qui en ont fait ce qu’elle est devenue. Ce village n’est pas n’importe lequel. C’est celui où elle a commencé sa carrière d’institutrice, celui où elle a connu le grand amour de sa vie et celui aussi d’où elle est partie pour l’enfer d’un camp de concentration.
Christian Signol maîtrise tout cela très bien, passant allègrement de l’époque actuelle à celle de la jeunesse de Blanche, sans nous donner le tournis. La psychologie de Blanche et de tous les personnages évoqués est parfaitement appréhendée et on y croit de bout en bout. L’histoire n’est pas banale mais la crédibilité est totale.
Une occasion de se dire que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Normal, dans le Vercors que la vie soit un torrent !
“Elle savait cela depuis toujours, bien au-delà de toute mémoire : il faut parler aux arbres, aux plantes et aux bêtes pour qu’ils vivent bien …
Que n’aurait-elle pas fait pour qu’ils lui répondent, ces arbres, ces fleurs, ces étoiles ! Et comme elle en aurait été heureuse, apaisée pour quelques instants, quelques minutes ! Et pourtant elle avait choisi cette solitude. La vie vous conduit souvent vers ce que l’on feint de choisir. Parce qu’il le faut bien. Parce que, n’est-ce pas, il faut trouver les forces de continuer quand tout vous a quitté. Et on les trouve, ces forces, si on puise bien au fond de soi, si l’on parle aux arbres, aux bêtes, si les étoiles de l’été grandissant se penchent jusqu’à vous frôler- mon Dieu ! Cette caresse, comme il est loin le temps où des mains passaient sur sa peau, la faisaient respirer plus vite, frissonner comme une feuille dans le vent !”

Tistou - - 68 ans - 25 mai 2006

Je me joins sans réserve aux deux avis précédents. Un livre d'une très grande sensibilité.
Blanche, ancienne institutrice, revient là où elle a vécu précédemment avec Julien, son compagnon, aujourd'hui disparu.
Seule, elle fait installer un tableau noir chez elle, ou va dans son ancienne salle de classe, et enseigne, en fermant les yeux pour mieux voir ses élèves. A table, elle met deux assiettes, une pour Julien. Paradoxalement, c'est sa fille, pourtant bien vivante, qu'elle verra le moins...
Une histoire touchante et tendre, presque banale s'il n'y avait l'extraordinaire talent de Signol, ce magicien des mots. Présent et passé se mêlent, s'entrecroisent dans un style simple et grave à la fois (Blanche sera déportée pendant la seconde guerre mondiale).
Les chapitres sont courts, vifs, donnant de la force au roman.
On aime Blanche dès les premières pages, et jusqu'à la fin du livre. On devine bien sûr comment il va se terminer, ce qui rend l'émotion d'autant plus intense.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 20 avril 2006

Merci Kikounette pour cette bonne critique qui m’a redonné l’envie de lire à nouveau un Christian SIGNOL.
La Grande Ile m’avait aussi enchantée. J’aime tous ses livres.

L’amour absolu et total de Blanche pour Julien est spécial, même un peu mystique. Elle croit sincèrement le revivre dans l’au-delà. C’est bien sûr ici l’éternelle beauté du premier amour que nous décrit l’auteur.
Avec sa belle plume Christian SIGNOL nous fait rêver, on a dans la tête les images où l’histoire se passe tellement ses descriptions sont claires et poétiques. Il glisse du passé au présent avec facilité et fluidité. Même les passages les plus tristes et atroces des faits de guerre sont écrits avec pudeur et respect du lecteur. Nous ne perdons pas le fil de l’histoire. C’est tout simplement un bonheur de lecture.

Gilou - Belgique - 76 ans - 16 novembre 2005