Instinct primaire
de Pia Petersen

critiqué par Pucksimberg, le 11 juillet 2016
(Toulon - 44 ans)


La note: étoiles
Une nouvelle féminité assumée
Cette lettre a des allures de pamphlet déguisé dans lequel l'énonciatrice s'adresse à l'homme qu'elle a planté le jour de son propre mariage. Elle lui explique sa conception de l'amour, sa réticence face au rite du mariage, sa vision de la femme. Pia Petersen avance des arguments forts qui vont sans doute heurter certains lecteurs.

Dans cette lettre, l'auteure condamne le mariage car il intègre la notion de propriété et prive donc l'homme de sa liberté. Par cet accord l'amour semble sacrifié puisqu'il est désormais question de pacte, d'engagement et de bêtise puisque l'on croit s'engager pour la vie. Elle évoque aussi la difficulté d'être une femme sans avoir d'enfants comme si elle ne pouvait s'accomplir qu'en donnant la vie. Pia Petersen bouscule les idées occidentales et en vient à faire prendre conscience à son lecteur que dans certains domaines nous n'avons pas beaucoup évolué.
Ses idées font débat, sont polémiques, mais ont le mérite de faire réfléchir. Sa vision de la société est singulière mais n'est pas incohérente. J'ai lu certaines critiques sur d'autres sites qui affirment que certaines idées sont peu acceptables. Un libre-penseur s'autorise à repenser le monde, c'est ce que fait Pia Petersen.

C'est une femme moderne qui parle, bien ancrée dans son époque, qui n'accepte pas tous les codes de la société et qui invite à débattre :
"Le mariage, c'est signer un contrat dans lequel il est stipulé qu'il ne faut plus jamais tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Est-ce que l'on a si peur de perdre l'autre que l'on soit obligé de lui mettre un contrat autour du cou ? Jamais je ne me suis imaginé t'enchaîner à moi par peur de te perdre."

Certaines idées ne sont pas totalement nouvelles. Cette notion de propriété associée au mariage Diderot l'avait déjà évoquée ...