Le musée, demain
de Maria Albergamo, Umberto Eco, Isabella Pezzini

critiqué par Veneziano, le 10 juillet 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La forme du musée idéal
Deux courts essais montrent les difficultés à mettre en place un musée et ses espaces d'exposition. Ils représentent chacun les deux faces du même sujet, l'une pessimiste. l'autre optimiste.
Dans un premier temps, Umberto Eco décrit la gageure de la mission du musée, de mettre en pâture un ensemble d'oeuvres d'art à destination du grand public. Ce lieu austère et sombre où doit régner le silence ne lui permet pas de hiérarchiser les oeuvres à voir, encore moins de toutes les mémoriser. Il fustige les groupes de visiteurs, particulièrement ceux d'Extrême-Orient, venus spécialement pour admirer de manière éphémère les quelques tableaux ou sculptures les plus connus d'un établissement, pour en ressortir avec un idée très parcellaire, voire fugace de ce qu'ils ont vu. L'agencement, la cimaise... s'avèrent un art bien délicat et ingrat.
Dans un second temps, Isabelle Pezzini expose la valeur ajoutée d'un musée dans une ville. Le risque est que le contenant deviennent plus attractif que le contenu, la contre-mesure consistant à mettre les oeuvres de plus grande valeur dans la partie la moins séduisante du bâtiment. Mais il constitue un lieu de vie, crée un lien social, qui peut embellir des tableaux et sculptures un peu secondaires.

Ces deux visions, presque entièrement opposées, mettent toutes deux l'accent sur l'importance de la réflexion sur l'espace d'exposition, le parcours des visiteurs et leurs liens aux oeuvres dans leur découverte. Il permet une petite initiation à la muséologie, à compléter par une réflexion et une pratique personnelles.