Mon pays réinventé
de Isabel Allende

critiqué par CCRIDER, le 16 mars 2004
(OTHIS - 76 ans)

La note: étoiles

Nostalgie quand tu nous tiens

Isabel Allende , apparentée avec le président Allende ( qui était un cousin de son père ) a quitté le Chili deux ans après l'arrivée au pouvoir de Pinochet . En effet , elle ne se sentait plus en sécurité et ne pouvait plus exercer son métier de journaliste de presse "féministe" .
Avec son mari et ses deux enfants , elle s'exile au Vénézuéla où elle trouve un travail dans l'enseignement , mais où son couple se délite . A la majorité des enfants , c'est le divorce à l'amiable . Isabel commence une carrière de romancière et c'est lors d'une tournée de promotion aux Etats-Unis qu'elle rencontre son actuel mari , Willie . Elle vit maintenant aux USA et ne retourne qu'une fois par an au Chili , qu'elle ne reconnaît plus tellement . Au bout de quelques jours , elle avoue être heureuse de retourner dans sa nouvelle patrie sur laquelle elle ne tarit pas d'éloges .
On sent dans ce livre que la romancière a son monde à elle , une sorte de Chili imaginaire dont elle ne peut se départir , qu'elle magnifie comme tout bon immigré et qui n'a plus grand chose à voir avec la réalité .
Ce livre aurait pu être passionnant si le point de vue en avait été un peu moins égocentrique et si un véritable plan de présentation avait été respecté . Allende part à l'aventure dans une sorte de thérapie personnelle ou de psychanalyse sauvage qui place le lecteur dans la position du thérapeute . Peu lui importe si les évènements s'enchaînent n'importe comment , sans logique , si des pans entiers de sa vie manquent en rendant bien difficile la compréhension de l'ensemble . L'objet aurait pu être une biographie qui nous aurait expliqué comment une jeune femme aisée , issue de la classe la plus favorisée de la société chilienne ( famille de diplomates ) est devenue une romancière vagabonde . Et bien , c'est raté . On a l'impression d'avoir été promené , les évènements importants comme la Révolution chilienne , le coup d'état militaire et surtout la mort par overdose de sa fille et le calvaire que la mère a subi , sont baclés en quelques pages ou en quelques lignes alors que les plus minuscules anecdotes , les plus improbables états d'âme sont étalés à loisir .
Une sorte de biographie-roman sans grand intérêt à l'arrivée .

Nostalgie, nostalgique
Premier roman que je lis de cette auteure,peut être est ce le meilleur pour commencer...On y découvre ce qui a fait d'elle une telle écrivaine, sans ce pays et ce vécu elle ne serait pas la littéraire tant apprécier...Elle même le dit sans cette douleur et cette nostalgie elle n'aurait jamais écrit. A lire pour comprendre la base de son talent et découvrir ce pays assez peu connu et pourtant magnifique.... Soleada - - 36 ans - 25 juillet 2007

Le journal d'Isabel Allende
Après la lecture de quelques uns des romans d'Isabel Allende, je me suis laissée tenter par cette sorte "d'autobiographie" sans trop savoir à quoi m'attendre. J'avoue avoir été quelque peu déçue de ne pas accrocher comme avec ses autres romans, mais il reste que c'est un livre intéressant qui nous en apprend beaucoup sur l'auteure et sur le Chili. Isabel nous parle entre autres des caractéristiques de la société chilienne , avec ses mentalités et ses contradictions, et nous fournit un petit cours d'histoire politique très simple qui nous en apprend beaucoup sur ce qui a mené le pays à l'élection d'un président socialiste (une première dans le monde) ainsi que sur le coup d'État qui l'a renversé, en passant aussi par l'implication des États-Unis dans le coup. Elle nous parle également beaucoup d'elle-même, de sa famille et de son passé. Sur ce plan, j'ai trouvé qu'elle se livrait entièrement et sans pudeur, ce qui m'a fait beaucoup apprécier ces passages où elle nous parle de l'exil et de sa nostalgie. Par contre, avant de se mettre à la lecture de ce livre, je crois qu'il est important de savoir qu'il ne s'agit pas d'un roman mais d'un journal personnel divisé en plusieurs chapitres qui n'ont pas nécessairement de liens entre eux. Il n'y a donc pas d'intrigue à suivre qui vous tiendra en haleine et qui vous empêchera d'éteindre la lumière, mais si vous aimez cette auteure je crois que vous apprécierez également cette oeuvre. Gabri - - 38 ans - 22 août 2006

Petit commentaire pour CCRIDER
Je ne suis pas d'accord avec la critique faite par ccrider mais je suppose que cela vient du fait que il n'a pas lu les autres livres d'Isabel Allende. En effet, Isabel Allende n'a pas fait de descriptions détaillées des grands événements parce qu'ils ont fait l'objet de livres parus précédement. Ainsi, l'histoire de la mort de sa fille (qui n'est pas du tout morte d'une overdose mais bien d'une maladie rare !) est merveilleusement décrite dans un livre qui porte le nom de sa fille : "Paula". La révolution chilienne et le coup d'état sont eux aussi décrits dans d'autres romans ... Mais je pense tout de même que Isabel a été maladroite car un avertissement s'imposait en début de roman ... dommage pour elle car d'autres personnes comme CCRIDER seront déçus et n'auront pas envie de lire les autres livres qui sont magnifiques ... Pour ce qui est de ce roman, je dois dire que je n'ai pas vraiment accroché ... Isabel nous avait habitué à de belles histoires, pleines de rêves ... mais je pense que cela n'était pas le but ... mais je ne saisis pas vraiment quel était ce but ... mais bon Donc CCRIDER, si tu as le temps, je t'invite à lire les autres romans ... car je les trouve très beaux Lela - Bruxelles - 54 ans - 20 mars 2004