Voyage à Lointainville
de Sylvie Desrosiers

critiqué par Libris québécis, le 20 juin 2016
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un fantôme psychothérapeute
Les auteurs soulignent souvent le mal dont les femmes sont victimes à cause des carences masculines. Quant à Sylvie Desrosiers, elle trace le portrait de tous les hommes à éviter, tout en précisant ce que serait l'homme idéal, c'est-à-dire « celui dont on peut dire '' j'ai hâte qu'il revienne'' au lieu de '' j'ai hâte qu'il parte'' ».

L'héroïne, une écrivaine quadragénaire divorcée, cherche donc l'âme sœur. En acceptant de participer au Salon du livre de Lointainville, une ville fictive, elle parcourt en auto les 900 km qui la séparent de ce bled perdu du Grand-Nord. Pendant une halte dans un snack-bar, la serveuse attire soudainement son attention sur une voiture qui s'enfonce dans la rivière. Oh, surprise ! En reprenant la route, elle aperçoit le spectre du conducteur assis sur la banquette arrière de sa voiture.

L'auteure exploite cet élément propre à la paraphrénie sur un ton léger, contrairement à Stefen King qui s'en sert pour créer un climat d'épouvante. L'œuvre s'organise autour de ce fantôme à qui Léa confie ses préoccupations affectives et professionnelles. Grâce aux bons conseils de ce guide qui joue le rôle de la conscience, l'héroïne parviendra à faire le point sur sa vie. Sa réflexion lui procurera la sérénité voulue pour combattre sa solitude de mère monoparentale, son angoisse de vieillir et surtout de mourir.

Ce questionnement propre à la quarantaine comporte son lot d'amertume, mais il se déploie sous le signe de la bonne humeur. Sylvie Desrosiers trace, sans prétention et sous un angle fantastique, l'itinéraire plus ou moins suivi par la femme occidentale en quête d'amour.