Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !
de Chahdortt Djavann

critiqué par Le rat des champs, le 14 juin 2016
( - 74 ans)


La note:  étoiles
Les fantômes des putes lapidées
Ce livre est indispensable, c'est un coup de poing, au style impeccable. C'est un réquisitoire sans faiblesse contre les violences faites aux femmes en Iran, par des hypocrites qui ne peuvent concevoir que s'ils sont nés, c'est parce que pour le plus grand malheur des autres, un jour leur mère a écarté les jambes.
Dans une ville iranienne, des femmes sont assassinées, mais quelle importance dans un pays où leur vie a moins de valeur que celle d'une chèvre? Il suffit de déclarer aux autorités qu'on les a tuées pour délivrer le pays de l'immoralité, qu'elles étaient sûrement des prostituées, et non seulement on n'encourt aucun risque de condamnation, mais on est considéré comme un musulman pieux, exemplaire, une sorte de héros.
Deux fillettes nées en même temps, d'une extraordinaire beauté, sont amies, mais quel peut être leur destin dans ce pays dominé par des mâles à l'esprit étriqué, hypocrites, menteurs, sans le moindre scrupule pour assouvir leurs instincts?
Et puis, il y a les putes mortes. Martyrisées, étranglées, pendues, lapidées, fouettées à mort dans ce pays dirigé par les mollahs hypocrites qui ne songent qu'à introduire leur bite dans le trou que représente pour eux la femme, mais qui prétendent imposer la moralité aux autres.
Chacune de ces mortes prend la parole à tour de rôle, et nous explique comment et pourquoi elles sont tombées dans la prostitution. Pour certaines c'était tout simplement pour vivre, puisque suite à un viol, elles étaient rejetées par leur famille, mises au ban de la société parce que "impures". Certaines se sont prostituées pour faire vivre leur famille, pour fournir de la drogue à leur junkie de mari, ou tout simplement, pourquoi pas, parce qu'elles aimaient le sexe, ce qui est leur droit le plus strict dans tout pays civilisé.
On côtoie la misère, la noire, la sale, celle du cœur et de l'esprit, on compatit avec ces femmes qui n'ont pas eu le choix, qu'un destin cruel a conduit à une mort horrible et ignominieuse après une vie de malheur.
On est ici dans le vrai, le dur, l'authentique. Celui qui entraîne chez le lecteur une révolte impuissante contre cette théocratie moyenâgeuse qui s'impose par la terreur, qui opprime, qui détruit, qui massacre. Celui aussi qui donne envie d'hurler de colère quand on voit que nos pays se compromettent avec cette dictature atroce, parce c'est un marché lucratif.
Jouir fait voler. 9 étoiles

En Iran, Les Mollahs cachent mille et un tours dans les plis et les replis de leur turban.
Comme la prostitution n'existe pas au royaume d'Allah, des esprits tortueux ont inventé la SIGHEH. Il s'agit d'un mariage temporaire et la rétribution (interdite) est considérée comme une dot. Et voilà comme par magie le problème réglé. Les putes n'existent pas, même si de temps en temps on en lapide quelques-unes.
Et puis d'autres joyeusetés : Une femme ne vaut que la moitié d'un homme, donc une pute (même voilée) ne vaut vraiment pas grand chose et celui qui les tue est finalement un bon musulman qui applique la loi coranique. Et puis il y a la notion du sang sans valeur. Le sang sans valeur n'est pas vraiment du sang. Oups !
L'islam est finalement une régression comparé au christianisme où le corps est non seulement célébré mais divinisé... rien n'égale l'érotisme du corps du Christ et des femmes qui l'entourent dans les peintures de la Renaissance, alors que dans l'Islam le moindre centimètre de peau dévoilé provoque un séisme.

Voici donc en vrac ce que que raconte Chahdortt Djavann en mêlant de façon un peu éparse l'histoire de ces deux jeunes filles mais aussi d'autres femmes dans la même souffrance. Il est vrai que la prose est un peu crue mais quand on on parle de sexe on doit aussi accepter qu'on prononce des mots comme "bite" et "cul". Nous sommes lecteurs adultes et libres et si le choquant a un but, il l'est déjà beaucoup moins.

je terminerai par cette phrase tout en optimisme : "baisez deux fois par jour et vous verrez que votre corps est plus léger... Jouir fait voler".

Un excellent et courageux ouvrage.

Monocle - tournai - 64 ans - 5 mars 2017


Ta mère la pute ! 10 étoiles

Titre provocateur, non, évocateur.

Ce livre est un pavé dans la mare, bizarrement il ne fait pas l'objet de traitement médiatique très élevé.
On lui préfère les déboires du pantin Buisson et de ses cassettes.
Passons.
L'Iran, ce magnifique pays avec sa révolution islamique et tout le bonheur que cela a apporté à la population.
Le bonheur de vivre au moyen-âge !
Une société muselée, comme les femmes qui je me demande encore pourquoi on les appelle de cette manière.
J'hésite entre la chose impure, intouchable et le sac à foutre bien utile pour se soulager.
Je suis vulgaire mais moins que tout ces mollahs qui font la pluie et le beau temps.
Pluie sur les femmes et ciel bleu sur les hommes.
Société muselée régie par l'islam qui comme chacun le sait est loin du modèle démocratique californien.
L'auteur fait le portrait de prostituées où s'entremêlent les destins de deux jeunes filles qui deviendront .... putes.
J'ai le sentiment que le choix est vite fait en Iran. Ou vous êtes pute ou alors l'une des quatre femmes d'un mari qui va aux putes et qui se drogue.
Car il semblerait que ce soit un vaste pays de camés.
Et encore, parmi ces femmes mariées, de nombreuses se prostituent pour payer la dope de leur cher et tendre.
Bizarrement je n'ai pas vu poindre les poitrines dénudées des femens dans cette partie du monde !
Le livre est noir, mais noir brillant.
Ces femmes ont encore une joie au fond d'elle, un courage qui nous fait comprendre que oui, la femme est l'avenir de l'homme.
C'est peut-être qu'il est bien à l'aise dans son présent merdique que l'homme iranien voile sa femme.
Je pense que c'est un trouillard, une lopette qui use de sa force pour contraindre celle qui est plus forte que lui dans bien des domaines.
A l'heure où de plus en plus de femmes se voilent en France, il serait utile qu'elles comprennent que leur avenir sera similaire à leurs soeurs iraniennes. Car les architectes de cette mode sont de la même secte néfaste.
Toutes ces femmes m'ont plu, l'une d'elle m'a plus touché. Celle qui en dépit de milliers de passes continue à croire en Dieu et lui prie de comprendre que ce qu'elle fait ce n'est pas elle, en son être profond, qui le fait mais sa condition de femme iranienne.
Je n'ai pas entendu dire que l'auteur avait une fatwa sur sa tête.
Je la salue, elle et son courage.

Hexagone - - 53 ans - 29 septembre 2016