La désinformation : les armes du faux
de François-Bernard Huyghe

critiqué par Colen8, le 4 juin 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Cyber-information sans frontière
Tout le monde en parle tout le temps, à en croire les centaines de références bibliographiques de ce traité de la désinformation dont la plupart sont récentes : livres, articles, sites web, liens en français comme en anglais. Mensonge, tricherie, falsification, manipulation, bidonnage, instillation du doute, propagande, prosélytisme ont été érigés au rang de quasi valeur dans l’espoir d’un gain face à un camp adverse ou supposé tel. En revenant sur des événements passés, le massacre des officiers polonais par l’armée russe à Katyn en 1940, les faux charniers de Timisoara en 1989, les guerres du Golfe successives et celles des Balkans après l’éclatement de la Yougoslavie, la première partie incluant des définitions et une partie de l’histoire immémoriale de l’information trompeuse pour déstabiliser l’adversaire situe la complexité de la question.
On en parle encore plus depuis que la mondialisation par la Toile y a ajouté plusieurs degrés de sophistication. La désinformation fait son lit des moteurs de recherches, des relais sociaux ou communautaires qui la distribuent, de l’instantanéité des transmissions, de l’intrusion des hackers dans les sites les mieux protégés, des commodités du copié-collé ou de retouche d’image type Photoshop et autres techniques. Par chance la solution vient aussi des internautes engagés dans la dénonciation des faux ou des approximations. Ça reste l’éternelle bagarre des gendarmes et des voleurs, des présumés bons contre les présumés méchants. Chacun garde malgré tout la possibilité de réagir selon son origine, ses connaissances, ses représentations. Il en est de la désinformation comme de l’eau qui s’infiltre partout. Elle sert à faire tomber ou décrédibiliser des concurrents dans tous les domaines, la politique, l’économie, la finance sans oublier le militaire. Elle est l’arme de prédilection de toute entreprise de subversion. In fine elle peut conduire à un excès de scepticisme.
Encore qu’on ait confiance en l’auteur et en ses sources, même si lui-même n’est pas à l’abri d’une tentative de désinformation la forme laisserait à désirer : phrases au sens ambigu, syntaxe approximative, erreurs typographiques sur les accents etc. qu’une relecture attentive aurait facilement corrigées.