Un bon garçon
de Paul McVeigh

critiqué par CHALOT, le 14 mai 2016
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un premier roman , sensible et réaliste
« Un bon garçon »
Roman écrit par Paul McVeight
Editions Philippe Rey
Mars 2016
249 pages

Un enfant différent

Les enfants différents souffrent souvent, que ce soit à l’école ou dans la rue, les autres sont implacables d’autant plus que si dans leur propre famille l’enfant ne trouve pas le soutien nécessaire.
Mickey, petit irlandais de Belfast aimerait tant aller dans une « grammar school » afin de sortir de cet environnement où le fait d’être bon élève ne l’aide pas du tout.
Il apprend malheureusement qu’il ne pourra pas voir son rêve se réaliser : son père, alcoolique notoire a dépensé, encore une fois tout l’argent.
La vie reprend dans cette ville de l’Irlande du Nord qui est secouée par le conflit entre les catholiques et les protestants.
Les enfants ne sont pas épargnés…. Ils doivent partager la haine de leur environnement pour ceux d’en face et vivre dans un climat de violences.
Mickey, narrateur dans ce livre est à la fois un rêveur, ce qui lui permet d’échapper à la réalité et à la fois un enfant dévoué et débrouillard qui veut aider sa mère et ceux de sa fratrie et surtout sa petite sœur.
C’est un jeune pré-adolescent qui comme ceux de son âge est en recherche et en questionnement.
Il est gentil, sensible, c’est un bon garçon mais peut être trop bon et comme il joue avec les filles il a droit aux quolibets ….Ses compagnons et la rue n’hésitent pas de l’appeler « pédé »
L’insécurité est le lot quotidien de ces enfants notamment pendant cette période de vacances où ils traînent un peu n’importe où malgré les conseils donnés par leurs parents.
« Le bas de la rue est bloqué par de nouvelles barricades construites pour empêcher les émeutes »
Mickey veut passer, il contourne ce qu’il peut contourner car il veut protéger sa famille et apporter quelques « sous » par la débrouille, honnête mais qui lui donne droit à la raillerie.
Ah si son père n’était plus là avec son attitude, ses violences en direction de la mère qui n’en peut plus !
Il y a peu de descriptions dans ce livre où tout ou presque n’est que dialogue…..
Il y a dans ce livre de l’humour, un rythme plus que soutenu …..
C’est comme dans un film et en plus c’est passionnant.
L’auteur qui écrit ici son premier roman nous offre là une histoire émouvante et plein de tendresse.

Jean-François Chalot