L'assassin qui rêvait d'une place au paradis
de Jonas Jonasson

critiqué par CHALOT, le 25 avril 2016
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
plaisant et désopilant
"L'assassin qui rêvait d'une place au paradis"
roman de Jonas Jonasson
Presses de la cité
février 2016
382 pages


Même pas vrai....


Pour son troisième livre, Jonas Jonasson a choisi de plonger le lecteur dans le milieu de la mafia suédoise...
Les crimes commandités se multiplient, Dédé le meurtrier exécute ses contrats en essayant de ne pas tuer.....
Est-ce le début de la sagesse ?
Non, plutôt l'envie de ne pas repartir pour une case prison ....
Quelques mois ça va, 18 ans , bonjour les dégâts !

Il brise des bras et des jambes.... C'est immoral, certes mais les victimes ne sont pas des saints.

Tout aurait continué pour le pire s'il n'avait pas rencontré sur sa route deux personnages et surtout un pasteur-femme, incroyante mais très bavarde quand il s'agit de parler de Dieu.

Notre héros devient subitement bon, il veut faire le bien autour de lui.

Cette conversion change la mise..... Mais , très vite le réceptionniste et le pasteur trouvent une parade....

L'ancien criminel qui rêve d'aller au paradis va pouvoir ouvrir une nouvelle église....
Il veut distribuer des centaines de milliers de couronnes.... eh bien allons y si au bout de la chaîne les deux compères peuvent prendre le double de ce qui est donné....la vie est belle.

Cette histoire invraisemblable est désopilante.... L'auteur se moque de tout le monde : des truands et aussi des ces femmes et de ces hommes qui tombent dans les filets des sectes en tout genre.
La nouvelle église ouvre ses portes.... On y distribue le vin de messe en quantité et on y récolte des sommes colossales.... C'est pour le bien et les poches des deux compagnons de l'ex-assassin.
Tout est aménagé pour recevoir le peuple, surtout celui qui est fortuné :
"Le cimetière avait été converti en parking de cinq cents places. Un nombre indéterminé de défunts enterrés entre 1800 et 1950 reposaient dans l'asphalte. Nul ne leur demanda leur avis sur cet aménagement et eux-mêmes restèrent muets."

L'affaire tourne bien et de toutes façons, les trois amis, les deux compères et l'illuminé arrivent toujours à se sortir des mauvais pas passagers :
"Ils conclurent finalement que la vie leur souriait depuis un moment, puisqu'ils avaient donné d'une main, sans que nul ne s'en aperçoive qu'ils prenaient le double de l'autre. Ils trouvaient plus de bonheur à recevoir, mais donner avait ses bons côtés."
Le livre est très vite fini... L'histoire défile à une vitesse vertigineuse pour la joie du lecteur qui aime ce "même pas vrai" et qui en demande encore....

Jean-François Chalot
Désopilant 9 étoiles

À plus de 50 ans, Dédé le meurtrier a déjà passé pas mal de temps en prison. Il a eu le malheur de planter une hache dans le dos d’un homme, d’envoyer une volée de chevrotines dans le visage d’un autre et de trancher la gorge d’un troisième. Mais maintenant, ce temps est bien fini. Il s’est juré de ne plus jamais retourner en taule. Il se réfugie dans un ancien bordel reconverti en hôtel borgne tenu par Per Person, jeune homme issu d’une lignée en perte de vitesse avec un grand-père millionnaire ruiné avec l’avènement du moteur à explosion, avec un père alcoolique et une mère ayant fui en Islande en compagnie d’un banquier. Lors d’une pause qu’il passe sur un banc de jardin public, il est accosté par Johanna Kjellander, pasteur virée de sa paroisse et quasiment aussi paumée que lui qui lui propose une intercession moyennant finance…
« L’assassin qui rêvait d’une place au paradis » est un roman humoristique, fantasque et un brin déjanté bien dans la ligne des deux précédents opus de l'auteur, « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » et « L’analphabète qui savait compter ». Avec des personnages différents quoi que tous bien barrés pour ne pas dire frappadingues, l’auteur improvise des histoires totalement improbables avec un gangster touché par la grâce, un magot gagné de manière plus ou moins honnête et rebondissements divers et variés. On ne s’ennuie pas avec Jonas Jonasson, à la condition d’oublier au vestiaire logique, vraisemblance et cartésianisme. À noter dans cet ouvrage, un parallèle facile mais bien amusant entre Dieu le père et le père Noël. Le style fluide et agréable permet une lecture aussi facile que rapide. Et en bonus, cette pantalonnade, picaresque à souhait, permet d’aborder de manière légère et intelligente toutes sortes de travers de nos sociétés : bêtise humaine, charity business, sectes, propension à la malhonnêteté et à la truanderie. Un vrai régal à consommer sans modération.

CC.RIDER - - 65 ans - 27 avril 2021


Je me suis ennuyée 2 étoiles

J'ai commencé ce roman avec grand enthousiasme puisque j'avais beaucoup apprécié la lecture de : "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire".
Mais... ce roman m'a plutôt laissée de marbre.

La mise en place des personnages est laborieuse et maintes et maintes fois répétée. Le style est pauvre, le ton est décalé mais absurde.
Les trois personnages sont complètement barrés et désabusés mais cela ne suffit pas à faire un bon livre.
Les vannes et bons mots impertinents se succèdent les uns les autres, mais on est loin d'une lecture fraîche et marrante.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 23 août 2017