Je suis un fan des bds aéronautiques et là je trouve qu'on aurait pu éviter ce volume.
Certes l'idée est intéressante, le mirage F1. Mais le scénario est une copie de certains albums de Buck Danny ... prototype fx13 ... même l'histoire du baptême de l'air de la copine de Laverdure est une pure et pâle copie de ce qui est arrivé à celle de Sonny.
Vraiment dommage mais je déconseille de lire ce volume (alors que d'autres de Tanguy et Laverdure étaient très bien).

Criki - - 47 ans - 19 août 2016

Quand j’étais plus jeune, je lisais avec délectation les magazines de bandes dessinées, à commencer par le magazine Pilote. C’est dans les pages rebelles de cette parution que j’ai découvert grand nombre des héros qui ont bercé ma jeunesse : Lucky Luke, Barbe Rouge, Le Petit Nicolas, Le Grand Duduche, Blueberry, Astérix et Tanguy et Laverdure… Époque d’or et de rêves qui nous a marqués profondément…

Si je reviens à Michel Tanguy et Ernest Laverdure, deux personnages que j’ai beaucoup aimés, j’avoue avoir suivi les différentes reprises avec beaucoup d’attention, voire de tendresse. Mais je dois avouer que je n’ai pas toujours été convaincu par des albums qui n’arrivaient pas à me faire oublier la jubilation que je connaissais avec les œuvres de Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo. L’âge d’or de la série, le summum de leur maitrise narrative, fut pour moi cette série d’albums merveilleux : Danger dans le ciel (1963), L’escadrille des cigognes (1964), Mirage sur l’Orient (1965)… On vivait là au rythme des mirages français avec des héros sympathiques, drôles, fidèles en amitié, prêts à tout pour la France. N’hésitons pas à le dire, il y avait là un peu de nationalisme, une pointe d’hégémonisme, une célébration de la France-Afrique comme la République la pratiquait en ces temps lointains… Mais, j’avoue que je ne comprenais pas tout cela et je profitais simplement de belles aventures aéronautiques…

Il y a quelques jours, en passant dans ma librairie spécialisée préférée, l’Antre des bulles de Chalon sur Saône pour ne pas la nommer, mon ami le libraire m’a fait découvrir un album surprenant, Menace sur Mirage F1. La surprise n’est pas dans le fait que la série survive et connaisse une nouveauté. Non, je fus étonné pour ne pas dire plus par le nom du scénariste, Jean-Michel Charlier. En effet, le créateur de cette série est quand même décédé depuis 1989, alors une nouveauté qui porte son nom… ça laisse rêveur !

En fait, le dessinateur, Matthieu Durand, propose là une adaptation d’un roman de Jean-Michel Charlier, L’avion qui tuait ses pilotes. Ce roman était sorti en 1971 dans la Bibliothèque verte… Le voilà maintenant adapté en bédé dans une nouvelle collection Une aventure classic de Tanguy et Laverdure. Mais si le scénario venait bien du génie de Jean-Michel Charlier, restait à le dessiner avec talent dans l’esprit de ce que faisait Uderzo lui-même. Rappelons que ce dessinateur, Albert Uderzo n’est pas un grand dessinateur mais bien un dessinateur de bandes dessinées génial : sa narration graphique est forte, efficace et le plus souvent pleine d’humour. D’ailleurs, ses deux plus belles réussites, Tanguy et Laverdure et Astérix, sont bien des bandes dessinées pétries d’humour !

Pour les fans de cette série légendaire, ce sera un coup de foudre car on y retrouve tout ce qui nous a bercé : un Michel Tanguy sérieux, attentif aux autres et toujours prêt à protéger d’une façon ou d’une autre son ami Ernest, un Ernest gaffeur en permanence même aux moments les plus graves, une France qui veut toujours vendre ses appareils Mirage, des acheteurs potentiels, des techniciens, des traitres, des dessins en vols… Bref, tout y est même un suspense insoutenable… Quand on arrive à la dernière planche et que l’on réalise qu’il va falloir attendre un an pour lire la suite… On s’éjecte en plein vol sans parachute !

Bon, trêve de plaisanterie, c’est une très bonne bande dessinée dans le genre – que l’on a bien le droit de ne pas aimer – et j’ai apprécié cette « nouvelle » histoire même si je ne suis pas fan des ventes d’armes à tous les pays de la planète. Après tout, apprécions l’aventure sans tomber sous la séduction strictement militaire…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 21 avril 2016