Suburra
de Carlo Bonini, Giancarlo De Cataldo

critiqué par Killing79, le 28 mars 2016
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
La mafia dans tous ses états
Rome, de nos jours : rescapé de la bande qui avait régné sur la ville dans les années 70-80 et dont l'histoire a été contée dans Romanzo Criminale, Samouraï, ex-leader fasciste devenu gangster, est sur le point de réaliser le couronnement de sa carrière criminelle : piloter en sous-main un gigantesque projet immobilier prévoyant la bétonisation du territoire, du bord de mer jusqu'à la capitale. Pour cela, il lui faut maintenir à tout prix la paix entre les différentes mafias qu'il fédère.


Mon avis: Il y a une dizaine d’années, j’avais entendu parler de « Romanzo Criminale » le roman et le film, comme d’une plongée magistrale dans la criminalité romaine des années 70/80. Les critiques étaient élogieuses et j’étais pourtant passé à côté du phénomène. Donc lorsque j’ai appris la sortie de la version plus moderne « Suburra » et que je me suis renseigné sur les auteurs (un juge et un journaliste spécialisé), je n’ai pas voulu me louper une deuxième fois. Parce que ce genre de romans mafieux me plaît souvent, surtout s’ils sont basés sur des faits réels.

Dès les premières pages, on entre dans vif du sujet. On se retrouve au cœur de l’action et celle-ci ne s’arrête jamais. Les auteurs alternent à chaque nouveau chapitre entre les différents personnages des différents clans. Et les clans sont nombreux dans cette machination crapuleuse. Les politiques, les journalistes, les religieux, les forces de l’ordre et les trafiquants jouent tous un rôle important et représentent une pièce fondamentale de ce grand échiquier de la magouille. Chacun agit dans son propre intérêt et utilise tous les moyens qu’il peut pour arriver à ses fins. Ce qui découle inexorablement sur une vague de violence dont le roman est imprégné. Entre orgueil et ambition, la paix n’a plus de place.

Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonini nous font découvrir les multiples aspects du crime et de ses ramifications dans la ville de Rome. Ils nous font entrer autant dans le quotidien des individus les plus ingénieux et les plus influents que dans celui des plus dégénérés et donc des plus sanguinaires.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance du livre et son rythme ininterrompu. J’ai eu un peu de difficultés à ne pas me perdre avec les nombreux personnages. Mais une fois que j’ai réussi à tous les maîtriser, j’ai vraiment pris mon pied à les regarder se manipuler entre eux. Malgré l’usage de quelques clichés, les auteurs ont vraiment su me captiver pour cette grande association de malfaiteurs et j’attends avec impatience la suite des aventures qui est à priori prévue.

Ce roman a été adapté au cinéma. Je le verrai avec plaisir même si je crois que la densité de l’ouvrage mériterait d’être mieux exploitée grâce à une série.
bunga bunga, c'est légal 10 étoiles

Grand livre, l'Italie d'en haut prostituant l'Italie d'en bas. La souillure et le nettoyage. Plèbe sordide et aristocratie parlementaires au grand banquet offert par l'argent public. Vive la famille , vive la patrie, vive le travail. Dommage que l'on ne serve plus de vulve de truie dans les grands restaurants étoilés. L'argent, la cupidité, l'ambition, le meurtre, la drogue, la corruption, nos modernes vertus, notre nouveau contrat social.

Crom - - 50 ans - 16 mars 2017