Les mots (et les actes) pour vivre ensemble
de Collectif

critiqué par Shelton, le 20 mars 2016
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un bien bel outil à utiliser en famille, entre amis, à l'école...
Mieux vivre ensemble ! L’expression fait presque fureur depuis les périodes de janvier et novembre 2015. Il est d’ailleurs probable que d’autres dates viennent rythmer cette réflexion car, finalement, les choses sont plus complexes que les apparences le laissent à penser et, même s’il existait une solution miracle, il faudrait du temps pour la mettre en œuvre. Alors, ne faut-il rien faire, attendre et être fataliste ?

Non, il faut agir, dès maintenant, mais ne pas croire aux solutions miracles, rester conscient qu’éduquer prend du temps et que pour améliorer le vivre ensemble, il faut se retrouver sur les valeurs à transmettre, trouver les relais de transmission et être patient ! Ce serait presque surhumain, si nous étions seuls, abandonnés de tous, sans une base culturelle et nationale avec nous…

Beaucoup de parents voudraient être aidés dans ce cheminement car ils ont bien compris qu’ils se retrouvaient en première ligne et que le combat à mener n’était pas des plus aisés. Quelles valeurs privilégier ? Que mettre en avant ? Comment réagir face à certains évènements ? Comment se positionner face à certaines idées portées par les médias ? Par les réseaux sociaux ? On ne peut pas répondre à tout cela mais voici quelques ouvrages qui peuvent aider les parents, les prescripteurs, les associations… Un livre n’est jamais une solution en lui-même, il est un facilitateur, une passerelle, un guide…

Cet ouvrage est un collectif avec des interventions courtes, de qualité, différentes car pour vivre ensemble il faut accepter que nous n’ayons pas tous une vision strictement identique, enfin un ouvrage bien illustré qui pourra permettre à un très large public d’en profiter…

J’ai eu la chance de pouvoir assister à son lancement avec un dialogue profond avec certains des participants à ce travail initié par la mutuelle de l’Education nationale (MGEN). Il y avait là Plantu, Thuram, Cespedes… Ces trois hommes m’ont semblé donner des clefs pertinentes et efficaces. Plantu, par son dessin et son humour, a montré que pour faire passer un message et le rendre concret, on pouvait faire rire même si le rire est parfois proche des larmes. Oui, les flux migratoires font peur mais la peur n’est jamais bonne conseillère. Il faut se reprendre pour construire demain. Pour passer de la peur à la raison, le sourire est probablement une bonne passerelle…

Lilian Thuram n’est pas seulement un joueur de football, un vainqueur de la coupe du monde de 98 ou un homme de couleur. C’est surtout un être humain profond et sensible, engagé depuis des années dans les zones les plus difficiles, dans les établissements scolaires où certains n’osent plus mettre les pieds. Lui, il y va, parle avec les enseignants et les enfants, trouve des exemples, paye de sa personne, ne baisse pas les bras et il nous encourage tous à faire de même ! Belle personnalité qu’il faut regarder comme un combattant de la République et un protecteur du mieux vivre ensemble…

Enfin, Vincent Cespedes, peut-être mon préféré, est un philosophe. Je sais bien que ce titre peut déjà faire peur à certains, mais un philosophe peut aussi parler au grand public. Il propose une relecture appliquée de l’humanisme et de la bienveillance pour rendre chaque être humain responsable de son bonheur, de celui des autres et de l’amélioration du vivre ensemble. Son dernier livre, Oser la jeunesse, renvoie dos à dos les djihadistes et les nationalistes-racistes. Il nous indique là une belle piste à suivre, tous ensemble…

Un bel ouvrage à offrir car c’est aussi-là un moyen d’action. N’oubliez pas une des clefs de ce collectif : les mots ne suffisent plus, il faut agir !