L'arbre aux mensonges
de Cookie Allez

critiqué par Clarabel, le 1 mars 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Déconcertation au rendez-vous ...
Comme l'indique le titre, "L'arbre aux mensonges" va nous parler d'une famille dont l'histoire repose sur un nid de sornettes. Le résumé semble alléchant et je ne connais pas l'auteur: Cookie Allez. On peut toujours découvrir de nouvelles plumes épatantes! Bref, Cookie Allez est suisse. Une littérature qui me semble un peu confuse... J'ai déjà lu Pascale Kramer et je n'avais pas aimé. Bon, le livre n'est pas épais, la lecture sera rapide si mon attente est flouée.
Le Cour-Mareuil ressemble à un château où la bourgeoise famille Chevrier vit claquemurée, repliée sur elle-même et loin du monde extérieur. Le roman s'ouvre sur l'enterrement de Magdeleine Glorieux, soeur de l'épouse d'Hubert Chevrier. Magdeleine était une femme impétueuse, plein d'entrain et de tempérament, qui a fait son entrée dans la famille, un beau matin, sans crier gare. Avec elle, un tourbillon a forcé les portes du Cour-Mareuil. Bernadette (épouse d'Hubert) n'est que la demi-soeur de Magdeleine, née d'un second mariage. Entre elles deux, l'affection n'était pas débordante. Bernadette est enfermée dans une dépression qui la dévore, Magdeleine lui reproche amèrement de lui avoir pris sa place (c'était elle que Hubert avait souhaité épouser -- projet rejeté par le patriarche). A l'écart de ce monde d'adultes, il y a aussi les quatre filles des époux Chevrier, dont le tort est d'être nées ..filles ! Ces petites sont des êtres transparents, chétifs et bientôt ravagés par les éléments familiaux. Blanche, l'aînée, est radicalement fascinée par sa tante fantasque mais mystérieuse. Après l'enterrement, Blanche (désormais seule dans son grand château) découvre les journaux intimes de Magdeleine. Des brefs passages qui commentent trente ans d'une vie où on se demande qui, véritablement, est passé à côté de cette existence. Et Blanche de se contenter de cette vie en pointillés, sans qu'elle cherche à comprendre les sous-entendus de Magdeleine. Heureusement la seconde partie du roman va nous éclairer sur les dessous des habitants du Cour-Mareuil. Et quel narrateur!.. Le témoin des frasques de cette famille ne laisse pas le lecteur blasé, mais nous étonne de façon totalement désopilante! Mais je ne vous le dévoilerai pas pour ne pas ternir la bonne surprise.
Je n'arrive pas à m'avouer conquise par cette histoire, pas de cette manière qui coule de source et ne se pose pas de questions. Je crois que la plume de Cookie Allez m'a parfois pesée. Cette manière trop ampoulée de conter des détails sommaires ou abracadabrants ont rendu la lecture parfois gonflante. On a parfois l'impression de tourner autour du pot, de mettre des gants de soie pour dire une chose toute simple. C'est plaisant à petites doses, mais imaginez une partie de 110 pages à cette sauce...
Bref, je ne jette pas l'éponge non plus: Cookie Allez a ce petit truc qui me pousse à lire un autre roman d'elle avant de la condamner définitivement.