Le pont de la honte
de Zilhad Ključanin

critiqué par Ddh, le 11 mars 2016
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
un pont, une oeuvre à nulle autre pareille
Un pont qui ne se construit pas et qui pourtant a son utilité : joindre les deux parties de la ville de S*. Honte aux habitants…
Zilhad Kljucanin est un poète bosnien réputé dans son pays. Il a tâté la prose et cela nous donne, entre autres, le pont de la honte.
Le poète Zeri n’est pas spécialement heureux. Il aspire à un pont qui ne se construit pas. Il est à la recherche d’Ezi qui, loin de la Bosnie, se retrouve à Paris, au Crazy Horse Saloon. Diable, celle-ci a des seins particulièrement « alléchants ». Le faubourg est attaqué, chacun subit la dictature des vainqueurs. Professeur Muli, c’est l’intello, Gagi, la voyante et O Sole Mio, le chanteur… évidemment. Marseille et la légion étrangère où le narrateur passe trois fois cinq ans et marche dans les sables près d’Oran.
Ce livre ? Une œuvre d’art à l’architecture surréaliste ! Les canons traditionnels sont bousculés : pas de numérotation de pages mais un agencement qui nous frappe par son originalité. De plus, pas de trame, l’écrit papillonne d’un personnage à un lieu pour plonger dans le temps.