Caresse de rouge
de Éric Fottorino

critiqué par Virginie, le 27 février 2004
( - 63 ans)


La note:  étoiles
un père paumé....mais quel beau livre !
Un homme élève son fils seul et toutes les nuits, le gamin lui réclame sa mère. Une nuit, le papa va se déguiser en maman , perruque blonde, robes, parfum, rouge à lèvres. Il devient un papa maman pour la plus grande joie de son fils.

Mais attention, ce livre n'est pas un remake de Mrs Doubtfire, on ne rit pas du tout et on comprend vite que le drame est tout près, que la fin sera difficile...

Un roman magnifique sur un père perdu qui fait les mauvais choix par amour. Bouleversant !
le mystérieux incendie de la rue galande 10 étoiles

Un incendie dans un immeuble de la rue Galande, à Paris. L'appartement d'où le feu est parti abrite une femme et son fils, qui fort heureusement étaient absents ce jour-là. L'immeuble est assuré par l'agence des Gobelins, dirigée par Félix Maresco, qui se rend immédiatement sur les lieux et commence ses investigations. Il n'en faut pas plus pour que le fil des souvenirs se déroule, lui qui a perdu son fils dans un stupide accident de la circulation. Dans ce roman au charme indicible et à l'écriture raffinée Éric Fottorino nous entraîne au plus profond de ce qui fait l'essence des sentiments : le besoin de retrouver chez l'autre ce qui nous fait défaut depuis la plus tendre enfance. L'amour à tout prix, au point de perdre sa personnalité, c'est le lien qui s'est installé entre Félix et son fils Colin, auprès de qui il va tâcher de remplacer une mère absente, jusqu'au jour où… Mais il faut laisser le lecteur se prendre dans les filets savamment tissés par cet auteur, qui sait à merveille installer un suspense digne des meilleurs romans policiers dans une analyse des méandres psychologiques d'un personnage au bord de la dépression.

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 26 avril 2015


À lire jusqu'au bout. 9 étoiles

"Je veux une maman"… pour répondre à son fils… on sait maintenant jusqu'où ira Félix. Une histoire surprenante et déchirante d'amour paternel... névrotique. J'ai adoré.

Alphabétix - - - ans - 25 avril 2006


Magnifique 8 étoiles

Ce petit livre, je ne suis pas près de l'oublier. Qu'ajouter de plus à vos critiques. Et je l'ai nettement préféré à "Un territoire fragile".

Maria-rosa - Liège - 69 ans - 25 mars 2005


Amour ou haine ? 8 étoiles

En effet, l’écriture de Fottorino est magnifique pour décrire avec une grande justesse toute la complexité de ce personnage d’homme déchiré, qui se travestit pour faire plaisir à son enfant de trois ans. Par contre pour moi, il ne s’agit pas d’un roman strictement sur l’amour entre un père et son fils. J’y ai vu plutôt un roman sur la jalousie de la mère. J’aurais aimé que l’auteur cache son jeu un peu mieux afin de rendre la fin plus surprenante. Néanmoins, je me suis laissé séduire complètement par ce récit tordu, cruel, beaucoup plus sombre qu’il peut paraître en surface.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 25 mars 2005


Effroyable et beau 10 étoiles

Il m’est souvent arrivé d’apprécier les chroniques d’Eric Fottorino, d’aimer ce petit trait qui rend les choses soudain plus claires ou plus humaines, cette manière de se rapprocher de ses lecteurs par quelques mots tout simples.
J’ai retrouvé cette plume dans "Caresse de rouge", où tout semble réaliste et rationnel, au point qu’on s’identifie complètement à l’histoire et qu’on découvre que celle-ci est extraordinaire.
Au début, Félix Maresco m’a émue. Le drame qui se produit au début est insupportable. Pour lui et pour nous. Fottorino n’en reste pas là, ce n’est que le début, l’histoire va vraiment débuter. Le parcours d’un père célibataire dont le but est de rendre son fils heureux, de le faire sourire, avec tous les excès que cela peut comporter, avec toutes les lassitudes que cela peut provoquer. C’est parfois effrayant et on peut se demander si Félix Maresco n’est pas un peu fou, si son amour étouffant ne pourrait pas tuer. Une parade est trouvée. Papa le jour, maman le soir. En voulant ainsi combler son enfant, Maresco ne peut que perdre ses repères et ne plus savoir qui il est. Et vivre de la sorte, pour, par et autour de son unique enfant est dangereux. Le jour où la fondation vacille, tout s’écroule. Ce sera le cas. Un drame. Qui laisse Félix Moresco sans envie, sans espoir. Un drame avec lequel il essaie de vivre tant bien que mal. Mais le boulot impose parfois des contraintes dont on se passerait bien volontiers. Comme celle de raviver involontairement la flamme du souvenir, d’enquêter sur un dossier qui réveille immédiatement la douleur qui faisait semblant de dormir.

Cet ouvrage on aimerait en fait ne pas avoir lu. Pour retrouver la sensation du plaisir de sa lecture. Cette fraîcheur et cette belle surprise qu’il constitue. Effacer tout et recommencer, s’imprégner à nouveau des mots et des ambiances, se laisser bercer par la magie. Et puis revivre le choc de la dernière page. La gifle. Etre à nouveau désarçonné par la violence d’une fin. Eric Fottorino maintient la tension jusqu’au bout. Puis nous laisse K.O. au bord de la route, le souffle coupé et l’estomac serré. Affreusement génial. Ou génialement monstrueux.

Sahkti - Genève - 50 ans - 2 septembre 2004


Absolument bouleversant !! 10 étoiles

Vraiment ce livre a pesé sur mon coeur, je l'ai senti si lourd !!! Pourtant l'histoire n'est pas un étalage d'émotions morbides ou exacerbées, non... Toute la beauté de cette histoire est justement la justesse des sentiments contenus, la pudeur du narrateur et la bouleversante confession de cet homme qu'on devine déchiré, écorché à jamais. J'ai lu ce livre d'une traite, pourtant je devais m'en échapper car j'étais bouleversée page après page. Pourquoi je me laisse emportée par tous ces mots? après tout, ce n'est qu'un roman ! Et bien, sans doute la grande force d'Eric Fottorino est d'inclure son lecteur dans l'histoire de Félix, responsable d'une agence d'assurances, homme sans histoires et sans relief. D'abord on plonge dans ce livre qui s'ouvre sur l'incendie d'un appartement où vivaient seuls une jeune femme et son fils de huit ans. Mais ces deux personnes ont disparu et tous les propos farfelus courent à leur encontre. Félix s'intéresse étrangement à cette affaire, de manière presque obsessionnelle. On suppose qu'on va le suivre dans son enquête. Et bien non. Au détour d'un chapitre, on apprend le drame de cet homme et lentement on s’immerge dans son histoire. Félix devient un être non plus de papier, il nous apparaît cruellement vivant, même si au fond de lui on sait qu'il se consume à petit feu... S'ouvre sa bouleversante confession du papa qui a élevé son petit garçon pendant deux années, loin d'une maman qui avait volontairement pris son envol dès que l'enfant serait en âge de marcher. On lit cet homme dévoué, qui en fait trop pour son garçon -- et se le voit reprocher. Mais en fait-on trop pour un petit bonhomme qui nous regarde avec des yeux d'amoureux et qui réclame tous les soirs sa maman ??? je ne pense pas.
Ce livre nous transporte, nous bouleverse, nous écorche. Sa lecture nous transperce et nous marque pendant longtemps. Merci pour cette belle lecture, monsieur Fottorino.

PS: je tiens à remercier, aussi, Virginie pour sa critique qui m'a fait découvrir ce livre et surtout qui m'a donné envie de le lire !!! merci pour ces conseils !

Clarabel - - 48 ans - 3 mars 2004


En effet 8 étoiles

Je veux bien croire que la fin sera difficile vu qu'il est évident qu'il fait les mauvais choix !
Par amour ? Je suis certain que c'est bien le cas? Mais le véritable amour ne consiste pas toujours à éviter à l'autre des chagrins. Le véritable amour c'est plutôt faire assumer les réalités, même dures, et aider l'autre à les surmonter. Selon moi, seul ce type de comportement peut vraiment aider. Les autres ne font que reporter et bien souvent agrandir les problèmes au point qu'ils deviennent de plus en plus graves avec le temps. Et cela avec les meilleures intentions du monde ! cela dit, j'aime bien cet auteur dont je n'ai lu qu'un seul livre et c'était "Territoire fragile" Un petit livre aussi basé sur une enfance terrible qui laisse des marques profondes jusque dans le corps de celle qui l'a subie. Ce livre était très bien écrit. Je crois me souvenir que j'en ai mis la critique sur ce site à l'époque.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 28 février 2004