Sauver les plantes pour sauver l'humanité
de Isabelle Urban, Laurent Urban

critiqué par Colen8, le 5 mars 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Promouvoir les opportunités, mieux se prémunir des menaces
Au début du règne du vivant il y a 3,8 milliards d’années, après les bactéries puis les algues sont apparues les plantes. C’est dire si elles en connaissent un rayon en matière d’adaptabilité aux changements d’environnements et de climats. Sources à la fois de nourriture et de médicaments, sans elles nous ne serions pas là pour en parler. Le livre partant d’un constat précis, technique, documenté, aussi rigoureux et exhaustif que possible aborde les conséquences infiniment complexes du changement climatique sur l’environnement de la planète et donc sur ceux, végétaux, champignons, parasites et animaux qui s’y trouvent.
Premier constat, notre ignorance relative des phénomènes concernés, de leurs interactions, interdépendances, boucles rétroactives sur le court ou le long terme. Celle-ci doit fortement nous inciter à poursuivre les recherches fondamentales, les modélisations, les applications, le travail multidisciplinaire. Prenons le cas de l’atmosphère : les effets de l’ozone sont opposés tantôt favorables, tantôt non. En haute altitude (stratosphère) ils jouent un rôle protecteur contre les UV, en basse altitude (troposphère) ils ont un effet délétère synonyme de grave pollution atmosphérique entrainant des dizaines de milliers de décès prématurés. Les mesures physico-chimiques et thermodynamiques qui gouvernent l’effet de serre, par conséquent l’évolution des climats ont besoin d’être affinées.
Les plantes subissant des agressions multiformes, elles ont mis en place des stratégies de protection, dont la biodiversité fait partie. Par contre les milliers de tonnes de pesticides, herbicides, insecticides déversés depuis l’avènement de l’agriculture intensive pour en accroître les rendements ont appauvri tant les valeurs nutritives des produits cultivés que leurs capacités de résistance aux stress. L’incidence croissante de l’obésité, du diabète de type 2, de la maladie cœliaque résulte des modifications apportées à leur environnement et à leurs sols. Face à cela il n’est que d’observer la richesse inouïe et la vitalité présentes dans la couche superficielle des sols non traités, grâce à la symbiose complexe des minéraux, des champignons, du carbone, de l’azote, des bactéries, des diverses espèces de vers de terre et des racines des plantes elles-mêmes.
Les sceptiques, ceux qui se réfugient derrière l’absence de preuves indiscutables, qui prônent l’attente sous prétexte de doutes sont manipulés par les puissants lobbies industriels du pétrole, de la chimie, de l’agro-business, de la pharmacie qui n’hésitent pas à brandir le chantage à la croissance, à l’emploi etc. pour se faire mieux entendre. C’est à eux que nous devons des nappes phréatiques contaminées au cadmium, à l’uranium, aux excès d’antibiotiques administrés aux élevages industriels que les circuits de traitement d’eau potable sont incapables de filtrer ! A défaut d’une connaissance certifiée il est temps de réfléchir, de se préparer sérieusement aux changements à venir, d’anticiper en essayant de tirer le meilleur parti des savoirs acquis.