Au péril de la mer
de Dominique Fortier

critiqué par Libris québécis, le 29 février 2016
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Le Mont Saint-Michel, porte de salut
Au sommet du mont Saint-Michel trône une abbaye que Dominique Fortier travestit en cité des livres comme signes de liberté. D’ailleurs les deux mots découlent de la même étymologie pour s’assurer d’un savoir salvateur.

L’abbaye sert de canalisation entre une romancière, narratrice du roman, et un peintre. Chacun à son époque, soit le quinzième siècle et l’aujourd’hui montréalais, cherche à sauver la mise de leur vie. Pour l’une, d’être mère et de donner un sens à son existence en recourant à la force des mots. Et pour l’autre, qui ne sait pas lire, tenter au moins de transcrire les mots comme copiste dans un monastère afin d’apaiser son tourment amoureux né de la mort de sa bien-aimée. En somme, chacun attend sa pâque.

Il en ressort un hommage aux livres qui supportent les âmes en quête de lumière alors que les ténèbres les plongent dans l’incertitude à l’instar des personnages de Marie-Claire Blais, qui annonce le salut par l’art. La quête des héros devient lourde à force de baigner dans un océan de tristesse. La vie est houleuse. Pour échapper au péril de la mer, il faut trouver un lieu mythique pour se mettre à l’abri des intempéries. Un lieu qui attire les contemplatifs à propos desquels on se demande ce qu’ils font de leur vie.

Dominique Fortier dirige bien cette quête de l’essentiel même si ce n’est pas toujours convainquant. Mais son propos repose sur un verbe assez puissant pour soutenir notre intérêt qu’elle nourrit d’éléments informatifs judicieux.