C'est un joli exercice qu'a réalisé ici Jean-Philippe Blondel : réunir des dizaines de personnages n'ayant a priori rien en commun au fil des pages.

Rien n'a échappé à l'écrivain pour surprendre le lecteur très fréquemment malgré le peu de pages, à l'aide de petites phrases directes et incisives. Lorsqu'un auteur écrit de cette façon, je me demande toujours si il y a réfléchi, s'il a voulu se créer un style, où s'il a choisi d'écrire ainsi pour mieux servir l'histoire, ou encore s'il s'est laissé complètement porter par son inspiration et n'a pas vraiment relevé. En général cela m'agace, c'est une langue trop facile que d'accorder sujet-verbe-complément et que d'aller sans cesse à la ligne. Mais curieusement ici, ce style avait toute sa place.

Tout tourne autour de paysages maritimes et de location de vacances, de la routine et de la famille.
C'est triste sans être touchant, c'est drôle sans être hilarant, c'est agréable sans être passionnant.

Elya - Savoie - 34 ans - 26 mars 2011

Accès direct à la plage, c’est presque de la haute voltige littéraire. En une centaine de pages s’entrecroisent une bonne quinzaine de personnages, sur 4 décennies (1972-1982-1992-et 2002) et 4 villégiatures balnéaires françaises. Chacun s’exprime à la première personne, et au travers des chapitres on reconstitue leur parcours, parfois tragique. C’est souvent drôle, parfois caustique. Un procédé littéraire hors du commun qui oblige parfois à quelques retours en arrière, mais ce n’est pas agaçant, non au contraire. Le roman est presque trop court mais la construction s’y prête. L’ajout de quelques pièces jointes en fin de livre boucle le récit et le devenir des personnages. Mon premier Blondel, et assurément, pas le dernier !!

Laure256 - - 52 ans - 12 novembre 2005

Quatre décennies, différentes stations balnéaires, plusieurs situations humaines, racontées à la première personne par les protagonistes, avec retour au premier trente ans plus tard, telle est la construction très originale de ce roman, qui n'est pas sans rappeler d'une certaine façon les films de Lelouch.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière l'apparente nonchalance un rien distanciée de l'auteur, se révèle toute la noirceur du monde, et c'est avec un goût âcre et persistant dans la bouche qu'on referme la dernière pièce jointe. De l'espoir, il n'y en a pas beaucoup; et pourtant me voici prête à me jeter sur absolument tout ce qu'a ou aura écrit Jean-Philippe Blondel : du talent pur.

Cuné - - 57 ans - 21 septembre 2005

J'ai adoré ce bouquin, que j'ai dévoré en une soirée. J'aime le style de Jean-Philippe Blondel. D'une part, j'ai de l'affection pour cet auteur sans prétention (JP, si vous me lisez ;-)) mais en plus, son style est incomparable. Ou peut-être si, peut-être comparable à "19 secondes" de Pierre Charras ...

Quoi qu'il en soit, non, ce n'est pas un vulgaire bouquin de plage ! C'est vrai que parfois, j'ai dû me référer aux chapitres précédents pour vérifier quelques noms ... Mais moi, j'aime ... J'aime fouiller le roman, m'apercevoir des liens entre les personnages, revenir au début, retourner, relire les passages, frissonner en m'apercevant que ...

Sinon, j'ai trouvé très intéressante l'idée des pièces annexes ...

Bref, j'adore. Vivement le prochain !!

Calamity_jane - Montreuil - 44 ans - 8 juillet 2005

Contrairement à la première impression, ceci n’est pas un recueil de nouvelles. Les personnages que nous observons avec curiosité ont un point commun évident : le goût des vacances en bord de mer. Nous allons les suivre pendant une trentaine d’années sur quatre lieux de villégiature communs. Couples, familles ou célibataires ont tous ce sentiment d’être là après quelqu’un et que quelqu’un viendra là après eux. A l’évidence tout est fugace, pourtant il reste des traces intangibles plus durables qu’une inscription dans le sable au bord du rivage.
Ces destins croisés à la généalogie commune improbable forment un tout hétérogène où toutes les voix se répondent. De même qu’un battement d’ailes de papillon peut provoquer un ouragan aux antipodes, chaque petit fait, chaque phrase, chaque mouvement influe sur tous par delà le temps et les lieux.
L’auteur a le chic pour croquer en phrases courtes un personnage, une atmosphère ou un sentiment. Sa peinture apparemment pessimiste de ces reflets de notre société superficielle s’éclaire par la dernière histoire qui veut faire croire encore à la possibilité de grands destins.
Ni un simple livre de plage, ni une grande fresque de société, ce roman court nous laisse une impression de vécu et de réalité à l’odeur de varech.
Livre rafraîchissant.

Monique - - 52 ans - 3 juin 2004

Un livre de plage à lire sur la plage. Un roman qui se lit vite.
Le concept de révélations imbriquées qui constituent toute une histoire, qui relient des vies qui se croisent de toutes parts -mais à distance- m'a séduite, car il est relativement peu commun, je crois, de s'en prendre à l'écriture de cette façon...
Moins bien : nécessité de se référer aux pages lues pour s'y retrouver tant les vies des personnages (si nombreux) sont entremêlées.
Plaisant mais sans plus.

Anonyme7 - - 39 ans - 17 avril 2004