L'Ingénu
de Voltaire

critiqué par Lolita, le 24 février 2004
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Ironie mordante de Voltaire
Voltaire nous divertit une fois de plus avec son ironie exacérbée mais derrière ce conte à l'allure distrayante se cache une véritable critique de la religion catholique, en particulier les jésuites. Ce conte satirique met en scène un sauvage, thème très largement abordé par les philosophes des Lumières, débarquant en Bretagne et découvrant la religion avec sa naïveté caractéristique de son nom : l'ingénu.
Le conte vaut vraiment la peine d'être lu. Pour ma part, c'est celui que j'ai préféré de tout ce que j'ai pu lire de Voltaire.
De plus, cette édition propose des annexes très intéressantes à découvrir avec notamment l'histoire du chevalier de La Barre dont Voltaire s'insurgea contre l'Etat qui le condamna à mort. Ainsi que les correspondances de Voltaire à propos de ce sujet.
vivre ou ne pas vivre telle est la question! 4 étoiles

L'histoire est assez bien, même si, dès le début on perçoit que c'est un conte philosophique et que Voltaire critique la société a travers le personnage de l’ingénu.

La-lectrice-en-chef - - 27 ans - 26 mars 2013


Conte philosophique... 9 étoiles

L'ingénu est un conte philosophique , facile à lire ...La pensée de Voltaire est facilement détectable et L'ingénu semble rapidement prétexte à dénoncer tous les travers de la société du moment ...

Dany - - 51 ans - 19 février 2012


Mélange des genres 8 étoiles

Un conte philosophique distrayant où Voltaire n'hésite pas à mélanger les genres pour mieux nous surprendre. L'ironie est parsemée tout au long du récit qui s'offre quelques accents romanesques et épiques et pousse même ses personnages au sentimentalisme.

Les traits sont parfois forcés (le personnage du bailli) pour faire clairement passer les idées de l'auteur qui n'hésite pas à interpeller de manière plus ou moins directe le lecteur.

Assez court, l'ensemble se laisse lire avec plaisir et propose quelques vrais moments comiques ( où Voltaire joue avec la pudeur) et quelques passages plus réflexifs comme lorsque l'Ingénu s'instruit en prison. Son apprentissage de la géométrie, du théâtre et autres romans devient presque l'apprentissage du lecteur.

Et l'on est jamais contre un peu plus de savoir... surtout lorsqu'il provient d'un génie des lumières!

Ngc111 - - 38 ans - 20 décembre 2009


Roman picaresque et critique ouverte 8 étoiles

Un jeune huron en provenance de Plymouth débarque à Saint-Malo après avoir été fait prisonnier par les anglais. Sommé de choisir entre rester en Angleterre ou rester dans sa famille, cet Huron arrive ainsi au prieuré de Notre-Dame de la Montagne où lui sont présentés l'abbé de Saint-Yves et sa charmante jeune soeur.
Peu au fait des conventions, le jeune ingénu découvre en arrivant en terre française la religion (il n'était pas baptisé), l'amour naissant (Mlle de Saint-Yves) et les difficultés que les hommes s'infligent pour des pacotilles.
Naïf mais révolté qu'on ne lui laisse pas aimer celle qu'il aime, sa candeur va le pousser à Versailles et à rencontrer, par la force des choses, un vieux Janséniste qui va l'ouvrir vers les livres, les sciences ou encore vers la question sensible du protestantisme.
Mlle de saint-Yves, poussé à l'horrible compromis pour retrouver son amour, va prouver avec force combien ses sentiments sont puissants.

Voltaire ici, comme dans Candide, une aventure picaresque ponctuée de thèmes chers à Voltaire: l'injustice, le conflit religieux (jésuites/jansénistes), la condamnation de la justice et de ses serviteurs (le bailli et son fils sont ridiculisés), la liberté de pensée.....

Oxymore - Nantes - 52 ans - 29 juin 2007


Un modèle du genre 8 étoiles

Voici l'Indien d'Amérique venu, à son tour s'éberluer des moeurs françaises, après les Persans de Montesquieu et les Géants dans Micromégas. Le Doyen Jean Rivero, en 1960, avait écrit un article resté célèbre, "Le Huron au Palais Royal", pour stigmatiser le Conseil d'Etat et le contentieux administratif français.
On peut noter que Jean d'Ormesson, dans la Douane de Mer, utilise le même procédé que dans Micromégas (cf la fiche de ces oeuvres).

L'ingénu constitue l'une des oeuvres les plus réussies de Voltaire avec Candide, en ce qu'elle est une critique amusante et cruelle.

Veneziano - Paris - 46 ans - 5 août 2005