Certains éditeurs présentent cet ouvrage comme la suite de Bleu presque transparent en reprenant les même thèmes. Je ne trouve pas.
On pourrait découper ce roman en quelques nouvelles car à nouveau il n’y a pas de fil conducteur précis. Les mots ne sont pas là pour révéler le talent de l’écrivain, ni pour raconter une histoire charmante ou pleine de suspens, ni pour distraire le lecteur, ni pour argumenter une thèse, ni pour proposer une solution. Rien de tout ça.
En parallèle deux histoires : celle d’un jeune couple qui se découvre au bord de mer et observe l’horizon, un horizon qui, dans la deuxième histoire, est le reflet de la vision de notre monde actuel par Ryu, en pire. Un monde sans espoir, gouverné par les pires tyrans, désolation de peuples, de la nature, des optimistes, destruction active de l’humanité est de ce qui fait sa grandeur : le progrès.
” Lorsqu’on mélange brutalement toutes les couleurs de la palette, quelles qu’elles soient, on finit par obtenir un vert grisâtre que l’on ne peut plus dépasser : les yeux incertains de l’homme sont exactement de cette couleur. »
La palette littéraire de Murakami est quand à elle bien riche, comme le prouve le récit de cette guerre au-delà de la mer ; au delà de la mer, mais pourtant en chacun de nous.
Elya - Savoie - 35 ans - 1 septembre 2009 |