Kafkadministration
de Collectif

critiqué par CC.RIDER, le 3 janvier 2016
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un absurde très kafkaïen
A Cochin, deux hommes font fonctionner une agence gouvernementale de voyages avec une régularité de métronomes jusqu'au jour où la nature vient perturber cette belle harmonie... Un chômeur qui déclare avoir juste besoin de pain, de vin, de Boursin « avec éventuellement des murs et un toit tout autour » est envoyé du bureau A (accueil) au bureau K (cas particulier) en passant par le bureau M (menteur), le bureau S (sanction) et quelques autres avant de se retrouver sur le toit de l'immeuble... Un homme attend patiemment son tour pour déposer une demande de permis de construire... Léa se retrouve enfermée dans les bureaux vides d'une administration car tout le personnel est parti pour un long week-end. Elle se croit seule mais ne l'est pas vraiment...
« Kafkadministration » est un recueil de onze textes courts ou de véritables nouvelles proposé en libre accès par la revue Squeeze. Comme presque toujours dans ce genre d'ouvrage, le bon côtoie le moyen et l'excellent voisine avec le passable. Le thème général, le monde démentiel et monstrueusement kafkaïen de l'administration, aurait pu prêter à l'humour, à la dérision et à l'ironie. Malheureusement, les auteurs ont préféré le drame, la folie et l'absurde avec toutes les nuances de leurs sensibilités respectives. Dans l'ensemble, l'ouvrage est assez agréable à lire. Plusieurs textes sortent nettement du lot « Chute libre » de Marlène Tissot, « Au-delà de la durée » de Claire Larquemain et le meilleur à mon sens « Le bureau des plaintes » d'Hugo Drillski. Une mention spéciale pour « Portes, monstres, Trésor Public » de Julien Boutreux : créatif, original et interactif. La nouvelle est ainsi conçue qu'elle peut se lire dans n'importe quel sens, en suivant ou non les repères des paragraphes. Le nec plus ultra de l'absurde en quelque sorte.