Et la lumière fut
de Jacques Lusseyran

critiqué par Hexagone, le 1 janvier 2016
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Témoignage bouleversant.
Dans le monde de la résistance il y a l'arbre qui cache la forêt, le grand Charles.
Il y a l'armée des ombres, ces inconnus ou presque, aux destins anonymes, loin des livres d'histoires et néanmoins héroïques.
Lusseyran m'était inconnu jusqu'à présent.
Voilà ce vide comblé.
Cet homme devient aveugle à l'âge de 8 ans suite à un accident bête de la vie.
Il est percuté en classe par un élève, le choc a pour conséquence de lui crever les yeux . Ce sont ses lunettes qui lui crèvent.
Dans son malheur il a la chance d'être au sein d'une famille aimante et éduquée.
Après sa convalescence il va réintégrer son école, nous sommes dans les année 30.
A force de courage il va suivre une scolarité brillante, Louis le Grand, et préparer l'Ecole Normale Supérieure.
La guerre va éclater et il se verra par Vichy interdit de devenir enseignant, cette fonction étant exclue aux aveugles.
Lusseyran en dépit de son handicap va devenir le chef d'un groupe de résistants Les Volontaires de la Liberté, qui plus tard va se greffer à Défense de la France.
Il va coordonner la distribution des journaux, jusqu'à 250 000 exemplaires, distribués dans toute la France, diriger les cellules.
Bien sûr il va être dénoncé par un agent double, il sera déporté à Buchenwald d'où il reviendra.
Il sera enseignant aux USA et périra dans un accident de la route en 1971.
Un témoignage bouleversant d'un homme qui a une lumière intérieure éblouissante.
Il évoque sa cécité, la force qu'elle lui procure, sa différence.
Il y a de belles pages sur la chance qu'il a eu de devenir aveugle !!!
Sa foi ne l'a jamais quitté, même au coeur de l'horreur.
Dire que c'est un exemple me semble bien faible.
A l'heure de la médiocrité, ces hommes représentent le courage, l'audace, la détermination, l'héroïsme. Valeurs qui manquent autour de moi et en moi et qui me font être bien petit au milieu de ces géants.
Voilà un livre qui ma donné de la lumière, puis-je être humblement au travers de cette banale critique un passeur de cette lumière.