Le révolte d'Éva
de Élise Fontenaille

critiqué par Page , le 30 décembre 2015
(Rennes - 36 ans)


La note:  étoiles
Informations préoccupantes
Il s’agit d’un ouvrage qui, basé sur un fait divers, montre un père de famille parfait bourreau de ses filles et de sa femme. Les enfants et la mère sont battus et humiliés et quand il voit qu’Éva (sa fille aînée) trouve un réconfort auprès d’un chien, le père tue le chien d’un coup de fusil. On nous épargne l’inceste, ce n’est pas le sujet. En faire un admirateur d’Hitler et un raciste dessert peut-être le propos, cela laisse penser que les faits rapportés sont très exceptionnels. Il n’y a en effet pas que des partisans de l’extrême-droite qui battent et humilient les membres de leur famille. Cela va très mal se terminer.

Ce court récit rappelle que, dans l’indifférence des voisins, la crainte de l’école de se fâcher avec la famille, on laisse beaucoup d’enfants vivre des drames.

« Du plus loin que je me souvienne, papa m'a toujours tabassée. Pas un jour sans une volée de coups.
A force, j'y étais presque habituée ».

« Ce qu'on ressentait, c'était juste la peur. Et la pitié, parfois, enfin moi - je ne sais pas pourquoi. Pour la mère, le dégoût. Elle était sa complice au final, muette, silencieuse, invisible.
Sans elle, sans son silence, il n'aurait rien pu faire ».

« C'est robuste les enfants, il en faut des coups avant de les tuer. Et puis lui, il voulait pas nous tuer, ça, je l'ai vite compris...Ce qu'il voulait, c'est nous humilier, nous rabaisser, nous tenir à sa merci : sa raison de vivre».

« - Qu’un rebeu de la cité te mette en cloque, t’attends que ça oui, traînée ! Reviens en cloque et je te tue, à coup de fusil ! La cible dans le hangar, ce sera toi ! »

« Mais ça le faisait bien délirer, les Arabes, comme il les appelait. Les Arabes.
- Je te passerais ça au lance-flammes, oui ! Comme des rats ».