Au coin d'une ride
de Thibaut Lambert

critiqué par Blue Boy, le 17 décembre 2015
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Sympa mais un peu superficiel
Eric doit laisser son compagnon Georges, atteint de la maladie d’Alzheimer, dans une maison de retraite. Une séparation qui ne se fera pas vraiment en douceur, car Georges accepte mal ce qu’il considère comme un abandon de la part de son ami.

Cette histoire aborde un sujet grave, la maladie d’Alzheimer, sous le biais original de l’homosexualité. Après de nombreuses années de vie commune, les deux hommes s’aiment toujours d’un amour sincère et tendre (à la limite un peu fleur bleue), mais Eric, beaucoup plus jeune que son ami Georges, doit placer ce dernier dans une maison de retraite, de plus en plus inquiet de ses réactions violentes et imprévisibles. Georges va très mal réagir, persuadé que son compagnon veut l’abandonner, alors que la souffrance est totalement partagée.

J’ignore si cela tient au format trop court (46 pages), mais j’avoue être resté sur ma faim. A peine est-on rentré dans l’histoire que la fin arrive, se voulant touchante, mais un peu trop abrupte. On ne peut pas nier non plus la tendresse et le spleen émanant du récit, mais là encore j’ai peiné à être vraiment ému, alors que les ingrédients étaient réunis pour cela. Certains éléments comme les vieilles commères sur leur banc viennent à point nommé pour dédramatiser la situation et apporter une touche humoristique.

Pour ce qui est du dessin, simple sans être extraordinaire, tout comme la mise en couleurs, il convient au récit, et la couverture représentant les deux compagnons allongés dans un champ de coquelicots est d’ailleurs plutôt réussie. Néanmoins, le trait gras reste un rien rudimentaire, peut-être cela contribue-t-il à empêcher l’émotion d’affleurer.

En résumé, « Au coin d’une ride » constitue une lecture agréable, mais malgré toute la sincérité de la démarche (et le culot il faut l’admettre), se révèle trop superficielle, trop courte pour être réellement marquante. De même les personnages ne sont pas assez creusés, avec une vague impression de naïveté dans l’évocation de leurs rapports, et encore une fois, le format y est sans doute pour quelque chose.