Shosha
de Isaac Bashevis Singer

critiqué par Falgo, le 17 décembre 2015
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Intéressant et bizarre
Comme pour beaucoup de ses romans, Isaac Bashevis Singer situe celui-ci à Varsovie en 1939. Une partie du récit se passe dans la fameuse rue Krochmalna qui est le centre de la vie des Juifs de cette ville où le yiddish est la langue la plus parlée. Venant de ce lieu, Arele Greidinger cherche à développer son don d'écrivain et à en faire son métier. Diverses rencontres, dont celle, décisive, du couple américain de Sam et Betty, vont l'aider à accomplir son destin. Le roman raconte donc ce parcours qui, d'une part, se situe à l'intérieur du monde juif varsovien et le décrit d'une manière inimitable, et, d'autre part, dans la Pologne tirée entre les ambitions allemandes et russes.
Le mélange des deux mondes est une des belles réussites du livre qui, par contre, comprend des passages "philosophiques" peu attirants et peu compréhensibles. On se trouve ainsi promené entre la vie quotidienne et des réflexions philosophiques peu liées au récit lui-même. En outre, je ne comprends pas le titre. D'après lui, le roman devrait être consacré à la personne de Shosha. Or celle-ci ne joue qu'un rôle mineur jusqu'à la survenue de sa mort qui est plus une manière de se débarrasser d'elle pour se consacrer au véritable héros du livre qu'est Arele. De plus l'auteur insiste sur le fait que Shosha est débile et inculte, mais lui met dans la bouche des paroles normales et sensées. D'où cette impression de bizarrerie au milieu d'une lecture par ailleurs très intéressante.