Zéro pour l'éternité Vol.1
de Naoki Hyakuta (Scénario), Sōichi Moto (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 27 novembre 2015
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Les kamikazes étaient-ils des terroristes ?
Kentarô Saeki est un jeune homme désœuvré et démotivé qui a abandonné ses études. Sa sœur Keiko, qui est journaliste, va un jour lui demander de lui rendre un service : l’aider, dans le cadre d’un reportage sur la seconde guerre mondiale, à retrouver des témoins ayant connu leur grand-père, Kyuzô Myabe, disparu dans une mission suicide à bord d’un d’un chasseur zéro, le célèbre avion de chasse japonais. Kentarô et Keiki rencontrent tout d’abord monsieur Ishioka, qui brosse aux deux jeunes gens un portrait assez peu valorisant de leur grand-père.

En voilà un sujet intéressant: retracer ce qu’a pu être la vie des pilotes japonais pendant la seconde guerre mondiale, s’interroger sur les motivations des fameux kamikazes et ouvrir une réflexion sur le parallèle avec les « kamikazes » modernes que peuvent être les terroristes du XXIe siècle.

Le dessin de Sōichi Sumoto, s’il est très académique, est très confortable pour le lecteur. Les scènes de bataille aériennes et navales de la seconde guerre mondiale, assez nombreuses, sont particulièrement soignées et léchées, et profitent d’un découpage nerveux. Le scénario, dans ce premier tome, souffre quant à lui d’un déroulement très linéaire, malgré les nombreux retours en arrière évoquant la seconde guerre mondiale, comme si l’ambition du scénariste, Naoki Hyakuta, était essentiellement didactique.

Heureusement que le premier témoin rencontré par Kentarô et Keiki, monsieur Ishioka, met un peu de relief dans une intrigue assez peu palpitante pour l’instant. Ishioka, blessé par le destin, livre un témoignage amer sur la dureté de la vie au Japon au début du XXe siècle. Ses révélations sur Kyuzô Myabe, qui s’avère être un personnage ambigu, aiguisent habilement la curiosité avant le deuxième tome.