Les Enfants du froid
de Jack London

critiqué par Chene, le 21 novembre 2015
(Tours - 54 ans)


La note:  étoiles
Les civilisations sont mortelles
Les enfants du froid est un recueil de dix nouvelles assez violentes, autour du choc de deux civilisations, diamétralement opposées : les civilisations Indienne et anglo-saxonne. Écrits en 1902, avant l’appel de la forêt, Jack London évoque à travers les yeux des Indiens ce que les blancs leur ont apporté : mort, sang, vols, viols, larmes, ruine, destruction, déchéance, désolation, dévastation, anéantissement, disparition, extinction….
La première nouvelle ; « dans les forêts du nord », raconte un conflit meurtrier entre une tribu indienne et des blancs, ainsi que l’amour d’une Indienne, issue de cette même tribu, pour un des blancs d’en face.
« La loi de la vie » ; magistrale nouvelle inspirée d’une coutume Indienne qui veut que, au plus fort de l’hiver, lorsque la nourriture vient à manquer dans une communauté, le plus ancien s’en va mourir, à l’écart, seul dans la forêt.
« Nam-Bok le hâbleur « ; est un Indien qui revient chez lui après un long séjour chez les blancs. Ce dernier sera chassé par les siens car ce qu’il a vu dans le monde des « ombres » dérange cette société traditionnelle.
« Le maître du mystère » ; suite à un vol de couverture dans une tribu, un membre fait appel à un shaman d’un village voisin.
« Les fils du soleil (les hommes blancs) « ; des blancs venus avec un gros bateau, se mettent à fouiller le sol avec frénésie (à la recherche d’or). Des femmes Indiennes les rejoignent. Les tribus autochtones décident d’attaquer ces envahisseurs. Bien que tous soient tués, d’autres blancs reviennent l’année suivante.
« La maladie du dernier chef »; l’histoire du dernier chef d’une tribu des bords du Yukon qui ne devait pas le devenir.
« La mort de Ligoun » ; une nouvelle sur un massacre entre Indiens lors d’une assemblée de chefs.
« Li-Wan, la belle » ; La femme de l’Indien Canime a des flashs de son enfance en voyant un groupe de colons blancs. Elle-même est, en réalité, une blanche enlevée encore enfant et élevée par des Indiens.
« La ligue des vieux « ; un vieil Indien est condamné par un tribunal pour le meurtre de blancs. Cet homme raconte, alors, pendant son procès, ce qu’était son pays avant l’arrivée des européens et pourquoi, il a décidé, avec d’autres guerriers âgés, d’entrer en lutte. Pour les Indiens c’est un héros, un patriote, pour les blancs c’est un fait divers. Magnifique et poignant.
Jack London donne raison à Darwin : c’est le plus fort qui l’emporte, même s’il n’en est pas le plus digne.