L'Année stratégique 2016 - Analyse des enjeux internationaux
de Pascal Boniface

critiqué par Colen8, le 31 octobre 2015
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Incertitudes géopolitiques, fragilités économiques, menaces sur la sécurité
C’est la mise à jour annuelle de cette série d’analyses et de statistiques sur l’état du monde*, accompagnée de commentaires géopolitiques. Elle donne des repères utiles mais n’engage que les auteurs. L’inquiétude majeure est la menace de Daech implanté sur un vaste territoire, sa montée en puissance grâce à d’importantes ressources financières et à un accès aux médias. Daech a pris en quelque sorte le relais d’Al Qaïda pour recruter les djihadistes et frapper n’importe où.
Le retour d’une croissance économique est toujours attendu malgré la fin de la crise financière de 2008 et la baisse significative du prix du pétrole. Le modèle de développement de la Chine marque des signes d’essoufflement. Les données démographiques mondiales rapportées aux PIB ont peut-être plus d’importance qu’on ne leur en attribue :
- Asie-Océanie, 55% de la population, 34% du PIB, 2,6 pour la moyenne des indices de fécondité
- Europe, moins de 9% de la population, 25% du PIB, 1,6 pour la moyenne des indices de fécondité (avec la Turquie), rarement au dessus de 1,30 en Europe orientale et centrale
- Afrique sub-saharienne, 13% de la population, 2% du PIB, 4,7 pour la moyenne des indices de fécondité (trois fois celle de l’Europe), une augmentation de population de 24 millions en un an
- Maghreb-Moyen-Orient, 6% de la population, 4% du PIB, 2,7 pour la moyenne des indices de fécondité
L’afflux subit de réfugiés poussés par les conflits, attirés par la prospérité et l’espoir d’un avenir plus serein serait aussi la conséquence de la faiblesse démographique des états européens. Paradoxalement (souvenirs d’occupations ?) la plus forte hostilité à leur accueil s’exprime là où les indices de fécondité sont les plus bas.
Le volet diplomatique de la France est jugé positif. Il y a eu l’accord signé en Ukraine par l’action combinée de la Chancelière Merkel et du Président Hollande face à la Russie, celui sur le nucléaire en Iran dont les conditions ont été amendées par la fermeté française, le rapprochement avec l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe à l’origine d’importants contrats à l’exportation, l’intervention militaire mais aussi diplomatique au Mali. Pour le reste nos résultats sont mitigés : recul d’une place en PIB (6ème), maintien au 19ème IDH (indice de développement humain), et au 25ème PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat, dette publique de 92% du PIB. Le pronostic quant au le succès de la prochaine COP21 à Paris sur le changement climatique est réservé, à l’opposé de l’optimisme des commentateurs de nos médias.
*Les analyses et commentaires géopolitiques portent sur la période mi-2014, mi-2015. Pour des raisons d’homogénéité et de cohérence les fiches statistiques des pays (plus de 190) fournissent les chiffres 2013 en dollars.