Un si bel espoir
de Michel Ragon

critiqué par CCRIDER, le 14 février 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Il était une fois au 19ème siècle ...
L'histoire d'Hector , architecte oublié , plein d'idées modernes comme l'utilisation du fer et du verre , démarre avec la Révolution de 1848 , se poursuit sous le Second Empire pour se terminer avec la Commune et la déportation en Nouvelle Calédonie .
Hector est l'ami de Courbet et de Proudhon . Il place tout son espoir dans le progrès , les nouvelles techniques et le chemin de fer . Ses idées architecturales sont reprises par d'autres comme Baltard , mais , lui ne pourra pratiquement jamais les mettre en application .
Son grand amour , ex-modèle du peintre Courbet , le quitte pour mener la vie dissipée des "lionnes" qui dévoraient les fortunes des gros profiteurs de l'époque . La malheureuse finira du choléra .
L'intérêt de ce livre vient surtout de la description d'une époque bouillonnante , le Second Empire , avec ses formidables bouleversements techniques , l'entrée dans le modernisme , l'arrivée d'un affairisme sauvage et malheureusement l'asservissement des ouvriers .
Tous les beaux rêves des utopistes saint-simoniens se fracassent sur la débâcle de 1870 . On découvre dans ce livre que les nouvelles techniques , loin de libérer l'homme , l'asservissent un peu plus puisque c'est le train qui a permis l'écrasement de la Commune de Paris d'abord en amenant rapidement les troupes de répression sur place puis en emmenant les déportés au retour !
Un livre passionnant , des personnages attachants que l'on quitte à regret . Un style clair , agréable . Michel Ragon se révèle être , en plus d'un écrivain régionaliste de la Vendée , un excellent spécialiste du roman historique .
Un livre instructif et passionnant 9 étoiles

J'ai trouvé la lecture de ce livre vraiment intéressante et m'éclairant davantage sur la période du Second Empire avec à la fin les espoirs naissants de la Commune.

J'ai beaucoup appris sur cette période et j'ai trouvé que le personnage fictif principal, en développant ses nouveaux projets architecturaux apportait un plus à la lecture du roman.

Enfin, tout naturellement, ce livre m'a rappelé Bel Ami de Maupassant, se promenant sur les Grands Boulevards. L'occasion de relire ce livre pour me replonger dans l'atmosphère de cette période.

Il faudrait maintenant que je relise mon livre d'histoire pour en apprendre encore plus.

Odile93 - Epinay sur Seine - 70 ans - 6 mai 2012


Difficile. 6 étoiles

J'aime Ragon et sa langue pure et vive, mais je ne partage pas son goût - sa passion, plus précisément - pour l'architecture, et j'ai trouvé ses dialogues un peu artificiels et ses situations prétexte à réflexion de l'auteur plus que des personnages, ce qui m'a poussé à les voir comme des marionnettes, plutôt que des êtres de chair et de sang.
Je le regrette un peu, car j'aurais voulu me laisser entraîner par l'histoire, mais, est-ce une disposition d'esprit qui m'a fait défaut, je n'ai pas été convaincu par sa manière de traiter le discours.

Miriandel - Paris - 63 ans - 9 novembre 2004