Le secret de Rita H.
de Stéphanie Des Horts

critiqué par Dirlandaise, le 27 octobre 2015
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
De la misère à la gloire
Stéphanie des Horts retrace la vie tumultueuse de la star de cinéma américaine Rita Hayworth depuis son enfance alors qu’elle était exploitée par son père qui en fit une danseuse de cabaret jusqu’à son délabrement physique et mental dû à la maladie d’Alzheimer malheureusement encore peu connue à l’époque. L’auteur raconte à la première personne ce qui rend le personnage de Rita extrêmement sympathique et touchant. La vie de ces femmes n’est jamais facile ni simple et celle de Rita ne déroge pas à cette règle : enfance malheureuse avec des parents qui noyaient leur tristesse dans l’alcool, des mariages malheureux qui se sont tous terminés par un divorce et une vie professionnelle comportant des hauts et des bas. L’enfance de la star ne l’a pas aidée à se forger une personnalité forte et solide. Dépendante de ce père tyrannique qui la violait régulièrement, elle restera à la merci des hommes et recherchera en vain auprès d’eux l’amour, la sécurité et une vie familiale qu’elle n’a jamais connue.

Les chapitres se succèdent chronologiquement mais parfois, l’un d’eux nous projette dans l’avenir et Rita tente de se retrouver dans un monde qu’elle ne comprend plus. Elle lutte contre les pertes de mémoire, ne se souvient plus d’hier ce qui lui occasionne d’être traitée de folle par ses amis et son entourage qui imputent à l’alcool ses problèmes de mémoire et de comportement. Rita tente en vain de les convaincre qu’il n’en est rien et la vie quotidienne se révèle un véritable enfer pour elle et ses proches.

Ses mariages ont occupé une place énorme dans sa vie car elle s’est mariée quatre fois avec entre autres Orson Welles et le prince Ali Khan. Ces deux hommes ont compté plus que tout dans sa vie et elle leur a tout donné. Leur perte fut pour elle catastrophique.

Une belle biographie bien documentée qui plonge le lecteur dans une époque où le cinéma américain produisait des chefs-d’œuvre mettant en vedette des acteurs tels que Fred Astaire et Gene Kelly. Les comédies musicales offraient à Rita la chance de briller de tous ses feux car elle dansait depuis sa plus tendre enfance et était une danseuse avant tout. Elle est parvenue au sommet et la vie lui a beaucoup donné : gloire, beauté, argent mais l’amour était ce qu’elle désirait le plus et elle n’est pas parvenue à le retenir, les hommes de sa vie l’ayant tous quittée. Ah j’ai bien aimé !

« La vie m’a tout donné : je rêvais de devenir une actrice, je suis devenue la star la plus célèbre du monde ; il me fallait un peu d’argent, j’en ai eu tellement que je n’en connais pas le montant ; quant au désir, je l’ai vu s’allumer dans le regard de millions d’hommes. Mais je n’étais pas faite pour cela. En fin de compte, c’est comme si je n’avais rien eu. Maintenant il ne me reste que le silence. Et c’est bien. »