Le moment est venu de dire ce que j'ai vu
de Philippe de Villiers

critiqué par Hexagone, le 18 octobre 2015
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Le chevalier vendéen sera-t-il souverain ?
Oui, au moins en sa région.
Quand à la France elle a trop sombré dans la mollesse, le consumérisme et l'apathie spirituelle pour oser sursauter et se réveiller.
PDV nous livre ici un de ses meilleurs livres.
Détaché de la vie politique il évoque plus de 40 ans d'activités au service de sa patrie.
De ses services préfectoraux à la campagne présidentielle, c'est toujours avec élégance et style qu'il balaie de manière anecdotique ou sérieuse son engagement politique.
On peut critiquer PDV mais c'est un de nos rares hommes politiques qui n'a pas fait de courbettes au pouvoir.
Refus des pressions des lobbies, il dit non quand il faut.
Pompidou, Giscard, Chirac, Mitterrand, l'Europe et son mécanisme suicidaire, Soljenitsyne, Poutine, Tarik Ramadan, l'Histoire de France, notre veulerie face aux USA voilà les thèmes développés.
Il y a du Saint-Loup avec ses patries charnelles, du Maurras avec le pays réel face aux arcanes européennes, du Jean Raspail pour les isolats résistants qui sauveront la France, du Guillaume Faye pour l'ethno-masochisme.
Car c'est de ça qu'il s'agit dans ce livre, d'un constat amer de voir là où nos dirigeants ont plongé notre Patrie.
Mais PDV nous exhorte à croire qu'en dépit du rouleau compresseur médiatico-bobo gavé de bonne conscience, le Peuple réel se réveillera et redonnera tous son lustre à notre pays.
Merci Monsieur de Villiers de continuer le combat avec la plume, votre panache ne flétrira pas et saura guider les ouvriers de la onzième heure qui seront nombreux au moment de l'éclatement.
Les raisons du désastre 9 étoiles

Philippe de Villiers est entré en politique par effraction et il en est ressorti avec un énorme dégoût. Aujourd’hui, on peut même dire qu’il la déteste pour tout le mal que ses représentants ont fait à notre pauvre pays. Il a côtoyé tous les puissants. Tout d’abord Chirac, chaleureux mais sans la moindre conviction, qui pouvait se droitiser la semaine à Paris et se gauchiser le week-end en Corrèze. Puis Giscard qui voyait la France comme une puissance moyenne, voire de second rang, qu’il fallait dissoudre au plus vite dans une Europe fédérale. Pour lui, la France était trop petite (1% de la population mondiale) pour pouvoir résoudre seule ses problèmes. Puis Mitterand qui l’estimait vu que lui-même venait de la droite et savait naviguer vers la gauche quand cela pouvait lui servir. Il a bien connu également Pasqua qui fut un temps son allié, Philippe Séguin et Jimmy Goldsmith qui lui fit la courte échelle pour décrocher son mandat européen ce qui lui permit de découvrir que c’était l’argent qu’on déversait sur les sondeurs qui permettait de l’emporter. Et l’on peut poursuivre la liste avec Hassan II qui aimait sincèrement notre pays, l’affreux Boudarel, le tortionnaire communiste des camps de la mort Viet-Minh, l’immense Soljenitsyne qui vint inaugurer un monument dédié au souvenir des martyrs de la Vendée et même Poutine qui lui acheta le concept du Puy du Fou pour l’adapter à son pays.
Ce livre est à la fois un récit de souvenirs, un témoignage et un manifeste sur la droite où l’on arrive jamais. Le réquisitoire est des plus sévères sur la politique menée depuis un demi siècle. Selon lui, la France est devenue un champ de ruine. L’agriculture est complètement sinistrée. Il y avait 10 millions d’actifs agricoles après la guerre, il en reste à peine 900 000 aujourd’hui avec un suicide par jour. Les centres-villes se désertifient de plus en plus au profit des grandes surfaces de leur périphérie. La haine de soi est devenue omniprésente. Le dénigrement de la France est constant. Le migrant a remplacé le prolétaire abandonné à la mondialisation sauvage. Notre industrie a été démantelée au profit de pays étrangers où les salaires sont moins élevés que chez nous (Plus d’un million d’emplois perdus). Le livre étant paru en 2015, l’auteur ne parle pas de la triste suite des évènements qui n’ont fait qu’empirer jusqu’à nous amener au bord du gouffre. Ouvrage intéressant ne serait-ce que pour se rendre compte de l’importance et des raisons du désastre.

CC.RIDER - - 66 ans - 20 novembre 2021


Lucide 10 étoiles

J'ai apprécié lire cet écrit de Philippe de Villiers.
Au départ, je ne suis pas du tout un inconditionnel de cet homme politique mais je commence à me rendre compte qu'il avait fait un constat lucide de l'Europe dans les années 90.
Il fait une analyse brillante à travers le portrait d'autres hommes politiques qu'il a côtoyés au cours de sa carrière.
Il évoque même des moments plutôt drôles et cocasses en privé.
Trois jours après l'attentat de Nice, ce livre conforte mes positions envers l'idée de ce que doit être l'Islam en France.
Je viens également de visiter le Puy du fou qui est une vraie réussite artistique et historique, parc initialement créé par l'auteur.
J'espère qu'il reviendra en politique car on a besoin de ce genre de personnage politique pour ne pas se comporter en mouton vis-à-vis de l'Europe et en tous ces technocrates qui nous gouvernent.
Bref, une réussite que je conseille à tout le monde de lire pour ouvrir les yeux et penser autrement.

Albator76 - - 47 ans - 17 juillet 2016


Un grand bol d'air frais 10 étoiles

Je partage l'enthousiasme d'Hexagone...

Même si on ne souscrit pas à toutes les positions de Philippe de Villiers, on est forcé de reconnaître qu'il a du souffle ! Ses souvenirs personnels de son passage en politique sont souvent savoureux. Ils lui permettent d'évoquer bien des personnages actuels avec mordant, des anecdotes inédites. Il fait preuve d'ironie, d'humour avec des formules drôles, probablement un peu "arrangées" ; je me suis surpris à éclater de rire à plusieurs reprises !

"Il y a des hauts et des bas en politique, je métrise les hauts et reprise les bas", aurait dit Chirac ; "bientôt il ne restera plus que le casque et le scooter". Ca ne vole pas toujours très haut, mais ça rafraichit.

On y trouve aussi des passages plus graves, comme ses entretiens avec Soljenitsyne ( la première fois venu au Puy du Fou rappeler le massacre des Vendéens, ignoré par le personnel politique de l'époque ) et ses funérailles boudées par autorités françaises, son expérience de député européen qui ne l'a pas convaincu, ses rencontres avec Giscard, Léotard, Fillon, Hollande (leurs pères étaient proches en amitié !), et bien d'autres...

Le regard qu'il porte sur la France et l'Europe est sombre, très pessimiste mais le livre s'achève sur une note d'espoir qui permet de ne pas sombrer dans la morosité.

Tanneguy - Paris - 85 ans - 4 avril 2016