Quand viennent les cyclones
de Anita Nair

critiqué par Tistou, le 11 octobre 2015
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Climatologie, amour, violences …
La lecture de « Quand viennent les cyclones » m’a irrésistiblement évoqué des lectures de Danielle Steel, ou Françoise Bourdin : une histoire d’amour au départ improbable, une « end » potentiellement « happy » … Un air de famille quoi.
Sauf que … il y a plus, il y autre chose. Le fait que notre histoire se déroule en Inde, dans un contexte indien qui nous est forcément moins familier ? Peut-être …
Mira (Meera) n’est pas n’importe qui. Ecrivain de livres de cuisine (indienne ! miam !!) à succès, la quarantaine et mariée à Giri, cadre dirigeant d’une grosse entreprise, on peut dire qu’à l’aune du citoyen lambda indien ça roule pour elle. Sauf que, dès le départ du roman tout se gâte puisque Giri l’abandonne sauvagement lors d’une réception, sans information préalable particulière. Elle se retrouve à devoir se débrouiller seule avec Nikhil, son fils de treize ans, Saro, sa mère et Lily, sa grand-mère. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, ne l’accepte pas surtout, évidemment. La vieille maison prestigieuse mais délabrée qui avait attiré Giri s’avère d’un entretien coûteux et délicat et son statut de femme délaissée se conjugue à celui d’écrivain qui a perdu sa confiance et sa capacité à être publiée. L’avenir n’apparaît pas précisément dégagé.
Parallèlement le Pr. Krishnamurty, docteur en climatologie, indien, mais vivant et travaillant aux USA, est revenu en Inde pour tenter de gérer une situation dramatique. Il tente de ramener à une vie normale Smriti, sa fille de 19 ans qui est revenue en Inde quelque temps auparavant, un retour militant à la mère patrie en quelque sorte bien qu’elle soit totalement occidentalisée et qui a subi une agression sauvage qui l’a plongée dans un état catatonique. Sa femme l’a abandonné et est aux USA, il est livré à lui-même avec une fille quasi à l’état de légume sans trop savoir ce qui va bien pouvoir se passer.
Il se trouve que ces deux-là vont se croiser une première fois à cette réception où Giri avait subitement quitté Mira, puis se trouver lorsque Mira, en désespoir de fonds et en quête de travail, répond à une offre d’emploi de secrétariat … émise par Krishnamurty.
Au-delà de l’histoire, relativement prévisible à partir de là, on trouve un intérêt particulier du fait que tout ceci se déroule en Inde, où le statut des femmes est peu favorable, même pour une femme parvenue à une situation enviable. Enviable mais fragile parce que largement dépendante de son mari. C’est ce qui permet de distinguer Anita Nair de la Danielle Steel et de la Françoise Bourdin précédemment citées.
« Quand viennent les cyclones » se lit en tout cas d’une traite. C’est juste que, lorsqu’on a tourné la dernière page, on se demande longtemps si ce qu’on a lu était une banale histoire de rencontre entre deux êtres ou davantage. Je ne suis pas sûr d’avoir tranché …