Joseph Morneau: La pinte est en spécial
de Danny Plourde

critiqué par Libris québécis, le 24 septembre 2015
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un Québec désabusé
Un homme ordinaire se sent capable un jour de venger une amie offensée. Serveur dans un bar de Montréal, Joseph Morneau cherche le respect qu’il n’a pas eu dans sa jeunesse. C’est le leitmotiv qui le pousse à recourir à la violence pour se faire respecter.

Ce personnage sert à l’auteur pour brosser le tableau d’un Québec désabusé. Désabusé par la cupidité des entrepreneurs et des politiciens qui ferment les yeux sur la façon de se maintenir au pouvoir. Leur argent ne les rend pas plus heureux. Quant au reste de la population, elle oublie son sort peu enviable en croyant que la souveraineté améliorerait la situation, ou, encore, elle tringle sans chercher à s’engager.

C’est un roman qui présente une société peu reluisante. L’auteur en a ras le bord et l’écrit sans mâcher ses mots. C’est l’écœurement qui l’anime. Les lecteurs qui fuient la réalité ou qui ont horreur de ce qui est gore, mieux vaut s’abstenir de lire cette œuvre lucide, mais trop désespérée.