L'Innocence des bourreaux
de Barbara Abel

critiqué par Macapat, le 11 septembre 2015
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Huis-clos décevant
Présentation de l'éditeur
Dans une supérette de quartier, quelques clients font leurs courses, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de 3 ans tout seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes, le temps d'acheter des couches pour la nuit.
Parmi eux, un couple adultère, une vieille dame et son aide familiale, un caissier, une mère en conflit avec son fils adolescent.
Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé.
Mais le braquage tourne mal...


Voilà pour le départ de l'histoire, et connaissant Barbara Abel on peut s'attendre à une suite captivante.
Eh bien, j'ai été déçue, pourtant ça commençait bien. C'est la suite, je m'attendais à plus de surprises et de rebondissements de sa part.
Comme pour le livre "Après la fin", j'ai l'impression qu'elle écrit par obligation, c'est bâclé, ou bien alors elle n'a plus de bonnes idées comme pour "duelle" ou "derrière la haine". Dommage!
Maintenant ça reste tout de même un bon moment de lecture, mais...
Comment passer de victimes à bourreau ? 9 étoiles

Au début, il s’agit d’un huis-clos dans un supermarché : un jeune junkie fait un braquage et séquestre par la même occasion les quelques clients présents. Bien vite, la scène tourne au drame. La panique s’installe.
Chacun a un secret bien enfoui, voire une raison de tuer.
Barbara Abel creuse, comme toujours, les bas-fonds de l’âme humaine et surprend sans cesse son lecteur avec des réactions négatives auxquelles il ne s’attend pas. Dans ce roman, elle exploite particulièrement les failles dans les relations : entre amants, entre une mère et son ado en crise, dans les couples, etc. Les personnages agissent souvent sur une impulsion, sans avoir le temps de réfléchir aux conséquences de leurs actes, qui tournent au drame. Et on peut aisément imaginer la jouissance de l’auteure en rédigeant les réponses cinglantes de la mégère qu’est devenue Germaine. Un vrai régal !

Pascale Ew. - - 57 ans - 8 mars 2019


Déception... 4 étoiles

Troisième livre que je lis de Barbara Abel. Et je suis de nouveau déçue... Pourtant, après m'être énervée avec Derrière la haine, où l'on comprend la fin au tout début (elle laisse des infos qui n'ont rien à faire dans l'histoire, alors obligé de comprendre que ça a à voir avec le dénouement), j'avais adoré L'instinct maternel. Jeanne était une veuve déjantée et il ne nous était pas permis de deviner la fin tellement cette femme était imprévisible. Mais là, rebelote avec L'innocence des bourreaux...

Pourtant, tout nous amène à apprécier fortement cette histoire, son avancée. Mais il faudrait déjà m'expliquer en quoi le roman est un huis clos ! Quelle erreur sur la quatrième de couverture ! Et quelle déception au final ! On pense se retrouver cloîtré dans le magasin durant tout le bouquin, on se demande comment Barbara Abel va s'en sortir, et non ! Le fameux "huis clos" ne dure que la moitié du livre ! Bravo à la maison d'édition qui nous fait croire n'importe quoi (oui cela m'énerve quand ce que l'on lit est soit tout raconté sur la quatrième de couverture, soit faux).

Ce qui intéresse tout d'abord, c'est de connaître chaque personnage qui va entrer dans le magasin. Pourquoi en vient-il à entrer à ce moment-là ? Qui est-il ? Quel est son passé ? J'avoue que le début était très bien, très intéressant. Léa, la maman du petit de 3 ans qui est resté tout seul chez lui (elle s'est éclipsée en douce pour acheter des couches) est la personne qui m'a le plus touchée. J'ai bien apprécié Germaine, qui n'est pas la vieille mégère que l'on pourrait croire. Les situations qui dégénèrent sont bienvenues, j'ai beaucoup aimé les revirements de situations. Mais là où tout redescend, ce sont les 50 dernières pages (environ). L'ambiance retombe, tout devient simple, sans surprise, bien en-dessous de ce qu'on a lu plus tôt. Comme si c'était 2 auteurs différents qui avaient écrit l'histoire. Et que dire de la dernière page... Encore aujourd'hui, je ne comprends pas le sens, s'il y en a un. Je ne comprends pas à quoi sert ce final. Le vieux Francis doit apporter quelque chose de particulier à cette fin ? Je reste coi. Et je suis extrêmement déçue de n'avoir lu aucun coup de maître, mais simplement une petite histoire de coup foireux dans une supérette.

Je continuerai pourtant à lire ses autres livres. Oui oui je persévère, car je pense que Barbara Abel a un quelque chose qui me plaît.

Kreen78 - Limours - 46 ans - 21 août 2018


Le bouchon un peu trop loin … 7 étoiles

Procédé intéressant ; un roman choral dans un huis-clos dramatique. Idée de base qui fait écho à de (tristes mais) actuels évènements ; prise d’otage dans un lieu public. Mais probablement Barbara veut dépasser son sujet, aller encore plus loin, et ça ne devient plus crédible, au moins pour moi.
Joachim Fallet est un junkie de 19 ans, financièrement au bout du rouleau et qui conçoit, en dernier ressort, un braquage pour se procurer l’argent nécessaire à sa dose. Ce sera bien sûr un braquage d’amateur, avec arme, cagoule mais sans plan bien fixé et surtout, une fois satisfaction obtenue dans une supérette (de l’argent sans trop de mal), un incompréhensible relâchement peu crédible sur un plan psychologique et des « prolongations » qui emmènent pour le coup Barbara Abel dans un délire absolument pas cohérent.
C’est d’autant plus dommage que la manière de traiter le sujet, avec un nombre restreint de protagonistes, chacun avec leur propre problématique, nous permettait d’observer cet acte avec un prisme d’interprétations des plus larges. Ca, c’était bien joué. Mais la manière dont la suite rebondit m’a laissé personnellement sur le bord des pages. C’est juste injouable.
Et Barbara Abel ne craint pas de laisser de la « viande froide » sur le carreau. Des huit – ou neuf – protagonistes initiaux, il ne va pas rester grand monde à la dernière page !
Bon, nous aurons quand même eu une étude sur la manière dont des trajectoires de vie peuvent venir se télescoper, comme des particules dans un accélérateur à particules, et prendre des directions totalement inimaginables a priori. Mais malheureusement totalement invraisemblable aussi, dans le cas d’un des protagonistes, et dont la trajectoire constitue le fond de ce polar …

Tistou - - 68 ans - 16 août 2018


Au mauvais endroit au mauvais moment 7 étoiles

Joachim Fallet est en manque ; un manque d’une cruauté insupportable ; après avoir envisagé tous les recours, le braquage d’une supérette de quartier lui semble la seule solution.
Suivent alors les parcours individuels qui vont amener chaque personnage dans ce supermarché, au mauvais endroit à la mauvaise heure.
La mère et son ado de fils aux relations très tendues, le couple illégitime de quelques heures, la jeune maman qui laisse pour 10 minutes son fils de 3 ans tout seul, la vieille femme acariâtre handicapée et son auxiliaire de vie, sans oublier le caissier Guillaume qui a accepté de remplacer au dernier moment sa collègue Camille.

Le braquage va tourner mal et se transformer en prise d’otages, qui elle aussi va déraper mais pas forcément comme l’attend le lecteur.

Les premiers chapitres présentant les personnages sont cruciaux ; l’auteure, en donnant la parole à chacun des protagonistes, en racontant leurs vies, leurs failles, leurs doutes, leurs douleurs, installe le lecteur au cœur de chaque drame humain. J’ai d’ailleurs apprécié qu’elle continue à raconter le sort des survivants après le dénouement.
Ce n’est pas le policier du siècle, mais une grande justesse de ton et un suspense assez habile maintiennent un intérêt suffisant pour que l’on ne s’y ennuie pas.

Marvic - Normandie - 66 ans - 19 juillet 2018


Roman choral 7 étoiles

Quand un junkie trouve que le seul moyen de se faire de faire de l'argent est de faire un hold-up dans un supermarché, ça donne un thriller psychologique impressionnant. Je n'avais encore jamais lu Barbara Abel mais elle réussit un roman choral original. Les pensées de chaque personnage sont mises à nu : tous leurs soucis, toutes leurs craintes sont dévoilées. Chacun est une victime de leurs vies qui peuvent sembler au premier abord, banales. Et pourtant... Je me suis laissée entrainer par le déroulement de cette prise d'otages, il est normal que certains craquent. Pas forcément comme on le pense. Peut-être un peu gênée par trop de hasards, de coïncidences, de tant de méchancetés chez chacun.
Une auteur que je pense relire, j'ai aimé ces scènes qui prennent aux tripes.

Shan_Ze - Lyon - 41 ans - 10 mai 2018


Attention thriller addictif 8 étoiles

Le roman commence avec différentes personnes "lambda" qu'on nous présente dans des chapitres d'une durée variable, toutes seront réunies dans la supérette quand soudain un braqueur en manque de drogue fera éruption.

Un des codes du thriller c'est de confronter une ou plusieurs personne(s) ordinaire(s) dans une situation qui sort de l'ordinaire et d'observer comment celle(s)-ci s'en sort du début à la fin.

Le rythme est haletant et on s'attache aux personnages car leurs réactions sont vraiment réalistes. Je ne trouve rien de négatif à dire. On sent l'enfer que vivent ces personnages et on espère non seulement qu'ils s'en sortent mais que nous ne serons jamais dans une situation pareille.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 26 octobre 2016


Innocents ou Bourreaux : that's the question ! 9 étoiles

Chacun des personnages peut paraître innocent, mais, en un certain sens, il peut être également bourreau pour son entourage.
Jo, Aline, Théo, Germaine, Michèle, Léa, Guillaume, Thomas, Sophie : autant de personnages importants que le lecteur découvre au gré des pages. L'auteure les détaille bien : leur âme est mise à nu avec un comportement qui suit bien la logique de leur ego. Ils se retrouvent dans une supérette mais dans une situation peu confortable, puisqu'il y a braquage et menaces.
Le roman se construit comme un véritable thriller : des événements surgissent qui font rebondir l'action et réagir les personnages. Et quels personnages ! Il n'est pas impossible que, remis dans un contexte nouveau, chacun des lecteurs soit capable de réagir de la même manière : bourreau ou innocent, ou les deux à la fois.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 26 juin 2016