Un amour impossible
de Christine Angot

critiqué par Dirlandaise, le 28 août 2015
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
La faute du père
Christine Angot raconte la rencontre de ses parents et les circonstances de sa naissance. Ses deux parents ne sont pas issus du même milieu social : la mère de Christine est juive et pauvre alors que son père fait partie des bien-nantis. La beauté et l’intelligence de la jeune femme séduisent cet homme soi-disant supérieur. La mère de Christine ne se méfie pas de lui, l’aime et espère améliorer sa situation sociale. Cependant, le jeune homme est formel : jamais il ne l’épousera ni ne reconnaîtra la petite fille. Lorsque Christine entre dans l’adolescence, ce père dont elle a tant rêvé lui fera subir l’horreur et l’humiliation.

Très beau texte qui m’a touchée au plus haut point. C’est raconté avec tellement de sincérité et avec des mots simples mais qui vont droit au cœur. La relation mère/fille y est bien analysée de même que les motivations profondes du comportement abject du père envers son enfant, cette bâtarde qu’il refusera toujours de présenter à sa famille. On peut s’interroger sur l’absence de réaction de la mère lorsqu’elle apprend la vérité, c’est étrange mais tout est expliqué à la fin.

Un beau livre sur les difficultés d’élever un enfant lorsqu’on est une mère seule et aussi sur l’inceste. Un texte touchant, bouleversant.
une désespérance intéressante 8 étoiles

Un amour forcément impossible entre Pierre et Rachel : une trop grande fracture sociale entre les deux antagonistes.
Pierre et Rachel sont follement amoureux, mais c'est hors norme : lui, d'un milieu social très élevé, les patrons Michelin et elle, une Schwartz, une juive de petite extrace. Complication : de cette union éphémère, Christine naît. Un mariage en vue ? Que non : cela ne grée pas dans le milieu de Pierre qui se doit de garder son rang. Rachel en souffre et d'autant plus que Christine n'est pas facile, l'adolescence venue. Rachel est folle de Pierre, alors que lui ne répond qu'épisodiquement à cet amour. Christine recherche son indépendance mais elle se sent coincée entre sa mère et son père dans une relation chaotique.
Ce récit est caractérisé par de nombreux dialogues mère fille. Un style parlé, pas toujours littéraire mais qui ne gène pas le lecteur puisque celui-ci vit d'autant mieux les sentiments des acteurs.

Ddh - Mouscron - 82 ans - 15 août 2017


Le problème de l'enfance 5 étoiles

Certes , dans ce roman , l'auteur n'apparaît pas comme il est de coutume de la présenter, sulfureuse et provocante. L'histoire a été racontée par de nombreux lecteurs. Cette petite fille élevée par sa mère vit une petite enfance très heureuse, une relation fusionnelle les unit toutes les deux .Le malheur arrive quand le père apparaît dans sa vie , de courtes visites , des lettres échangées , des courts séjours qui transforment cet enfant qui devient agressive, mécontente, une mère qui ne s'interroge pas particulièrement sur ces changements d'attitude. En temps que femme , elle a tout accepté d'un homme dont elle était amoureuse mais qui refusait de se marier , qui accepte d'avoir un enfant qu'il ne reconnaît pas et dont il ne s'occupe pas . On retient que la jeune fille sera violée par son géniteur, ainsi la boucle est bouclée , le père aura bafoué la mère et en violant "sa fille" signe le rejet de sa paternité.

Stradivarius - - 82 ans - 30 mars 2017


Insipide... 4 étoiles

Christine Angot a fait sa réputation avec des textes sulfureux, provocateurs et souvent polémiques. Je m’attendais donc à découvrir un roman vraiment différent avec de l’originalité. Après tout ce que j’avais entendu de cette auteure, je pensais recevoir un uppercut et me préparais à être secoué et m’en réjouissais d’avance.

J’ai ouvert le livre, lu quelques lignes, quelques chapitres, puis quelques pages…j’assistais à la vie banale d’une famille banale. Aux abois, je guettais le moment où tout allait basculer et où la grande Christine Angot allait faire son apparition. A la fermeture de la dernière page quand j’ai posé l’ouvrage sur ma table de nuit, j’espérais toujours en vain. Le récit de ses parents est particulièrement insipide et n’a aucun intérêt (juste pour elle peut-être !). Le style Angot ne m’a pas du tout convaincu. L’écriture est commune et handicapée par de longs dialogues sans fin. Je n’ai pas reconnu la plume acérée que l’on m’avait annoncée. Les échanges entre les personnages sont truffés de bons sentiments et débordent de naïveté. Paradoxalement, tous les évènements rencontrés sont assez crus et durs alors que les réactions transpirent la tendresse et le pardon.

En racontant l’histoire de ses parents de son point de vue mais sans jamais m’ouvrir la porte de ses sentiments, Christine Angot m’a laissé en dehors de son drame et je n’ai à aucun moment été ému ou concerné. J’ai regardé ces échanges verbaux dépourvus de personnalité sans la moindre implication.

J’ai trouvé ce court texte insignifiant et beaucoup trop convenu pour rester dans ma mémoire. Je pourrais me dire que je n’ai pas commencé par le meilleur livre de sa bibliographie, mais c’est Christine Angot elle-même qui m’a conseillé de débuter son œuvre par celui-ci. C’est pourquoi ce sera sûrement ma première et ma dernière rencontre avec cette auteure! Tant pis…

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 17 janvier 2016


Un amour impossible - Christine Angot 10 étoiles

Ça y est !!! Je viens de terminer ce chef-œuvre, qui est pour moi l’un des meilleurs que j’ai eu l’opportunité de lire pour cette rentrée littéraire 2015. Le style Angot est précis, imagé, captivant, poétique et lyrique. Les mots sont posés, nul besoin de se voiler la face, c’est juste la vie qui est décryptée avec ses différentes facettes. C’est un vrai bonheur de lire du Angot. Elle a le don de faire rêver, à chaque fois qu’elle écrit. Ses chroniques publiées dans les colonnes du journal Libération, mensuellement, sont incroyablement délicieuses.

C’est très difficile, de vous parler de ce livre, sans trop en dire. Cette œuvre est avant tout une magnifique histoire d’amour, entre une mère et son enfant. Au début, tout allait bien. Après il y a eu la rencontre avec le père, le changement de nom, les relations humaines qui l’entouraient.

Avant d’arriver à Châteauroux, Pierre, le père de l’héroïne sortait de la prison militaire où il avait été incarcéré. Il se sentait seul, n’avait pas d’amis, était malheureux. Rachel et lui, se sont rencontrés à Châteauroux. Rachel, la mère de Christine, travaillait à la Sécurité Sociale et Pierre était traducteur à la base américaine de la Martinerie. Ils se mirent à sortir ensemble, allaient au restaurant, au cinéma, faire des tours en voiture, etc.

« Pour avoir la paix il suffisait de faire une ou deux concessions à la société ».

« il parlait d’elle avec la même passion que d’un auteur qu’il admirait ».

« pour vivre libre il fallait être seul, et seul à savoir qu’on l’était » .

Pierre avait dit dès le départ à Rachel, qu’il ne voulait pas se marier. Plus tard, ils ont eu un enfant, Christine. Elle n’est pas reconnue par son père. Pierre voyage beaucoup et correspond le plus souvent par courrier. Quand il revient voir Rachel, Christine a 6 ans. Il lui annonce qu’il s’est marié.

« Blonde. De taille moyenne. Les yeux bleus. De très beaux cheveux. Elle est allemande. Très jeune. Elle est née à Hambourg. Son père est médecin. Elle est enceinte, il a fallu qu’on se marie très vite. Je vais avoir un enfant. Je ne pensais pas l’épouser, tu connais mon point de vue. Mais son père a été très convaincant, et au fond je suis très heureux. En particulier d’épouser une Allemande. »

Pour en savoir plus, nous sommes unanimes et vous invitons à vous procurer ce livre.

Presse-k - - 38 ans - 6 octobre 2015


Déçu 5 étoiles

Je n'ai pas éprouvé à la lecture de cet ouvrage la même émotion que Dirlandaise. Elle a fort bien décrit le contexte et donc je ne le reprendrai pas ici. Il est certes dramatique, mais Christine Angot semble avoir eu du mal à exprimer ce qu'elle ressent. Le livre traîne en longueur, avec de multiples répétitions, des détails sans importance et sans doute inventés (on ne peut pas se souvenir de tout). Ce qui aurait dû faire l'objet du thème central de cette histoire n'est évoqué qu'à traits beaucoup trop rapides. Et en définitive, je suis resté sur ma faim et déçu.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 23 septembre 2015