Biologie du couple
de Jean-Didier Vincent

critiqué par Colen8, le 26 août 2015
( - 83 ans)


La note:  étoiles
A propos de l’amour avec un petit « a »
Sans la reproduction inventée par le vivant, autrement dit la sexualité, nul ne serait là pour en parler. Sous un titre un rien racoleur la sexualité est donc le sujet de ce dernier ouvrage d’un savant et écrivain qui sait être instructif et distrayant à la fois. Quelles que soient les espèces, il y a cet instinct de transmission génétique gouverné par la neurobiologie avec son cortège de neurotransmetteurs et d’hormones et le plaisir qui va de pair. Au détour de ce qu’il appelle « le carnaval des animaux », mise en scène de parades sexuelles ou amoureuses selon les espèces, il parvient à nous faire (sou)rire par ses projections anthropomorphiques et ses observations personnelles. Etant donné la multitude d’appariements observables dans la nature vient la question d’en savoir plus sur ceux qui sont propres à l’humanité, espèce animale assez semblable aux autres en cette matière.
A travers une hypothétique reconstitution depuis l’apparition de la bipédie, accompagnée des transformations morphologiques, physiologiques, sociales et mentales de notre espèce, J.D. Vincent déroule de multiples possibilités. Il conçoit la monogamie apparente à l’aune d’un besoin social autant que génétique, pour la femme en raison de la précarité des conditions de vie, pour le mâle qui veut s’assurer de sa descendance. Les émotions, à travers elles les sentiments, l’art ou la poésie apparaissent sous la dépendance d’autres hormones. Le religieux s’est efforcé de réglementer les débordements inévitables sans plus y parvenir à l’heure actuelle, hélas au prix le plus souvent de la sujétion féminine. Le romantisme vit lui aussi une triste époque. Quant à la morale de l’histoire ou à sa conclusion, libre à chacun(e) de tirer les siennes.