Le dernier message de Sandrine Madison
de Thomas H. Cook

critiqué par Tanneguy, le 22 août 2015
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
Drame familial au tribunal
Sam Madison est un professeur titulaire dans une petite université du Sud des Etats Unis, son épouse Sandrine également et leur fille unique a fait de brillantes études mais n'a trouvé qu'un emploi médiocre à Atlanta. Tout bascule lorsque Sandrine est découverte sans vie à son domicile ; que s'est-il passé ? En tout cas Sam est accusé de meurtre et son procès commence, c'est le début de ce récit, le narrateur étant Sam lui-même.

Nous apprendrons progressivement, au rythme de ce procès, à mieux connaître cette famille brisée et découvrirons des personnages typiques de cette partie des Etats Unis : juge, avocat, procureur, coroner, etc...

Le déroulement du récit est agréable à suivre, le style est correct et le "suspense" est maintenu jusqu'à la fin. Un bon moment de lecture !
Excellent. 10 étoiles

Le dernier message de Sandrine Madison est un thriller (ou catalogué comme tel).
Il a cependant la particularité d'être merveilleusement bien écrit. L'univers de Philip Roth, la sensibilité de Paul Auster et une touche de Douglas Kennedy.
J'ai été transporté par ce livre qui me réconcilie avec le genre.

Oui Sandrine, vous aviez raison : les espoirs différés rendent le cœur amer.

Monocle - tournai - 64 ans - 3 juillet 2017


L'art et la manière 8 étoiles

Moi qui lis un certain nombre de romans policiers et de thrillers, je suis souvent surprise par les livres que l'on peut dénicher dans cette catégorie d'ouvrages. Le dernier message de Sandrine Madison est assez loin des canons habituels du genre : il n'y a pas de policiers (à part en tant que témoins au procès), il n'y a pas de courses poursuites, de dangers, voire de suspense : ce livre relate dix journées de la vie de Sam Madison, professeur de littérature de la petite université de Coburn, où Sandrine enseignait l'histoire. La première journée suivie est celle de l'ouverture du procès : Sam est accusé du meurtre de sa femme, alors que lui affirme qu'elle s'est suicidée. Il n'y a donc qu'un seul suspect dans ce livre, héros qui doute de beaucoup de choses, y compris de son innocence, et le suspense, si l'on peut dire, est relatif à la mort de Sandrine : s'agit-il d'un suicide, ou bien l'a-t-on aidée ? Sam sera-t-il reconnu coupable ou innocent ?
Comme LesieG, je n'ai jamais douté dans ce livre. Ni des actes ou absences d'acte de Sam, ni, pour ne pas spoiler, "du pourquoi et du comment" on se retrouve dans cette situation.
J'ai beaucoup apprécié de me promener dans les souvenirs de Sam, de le voir petit à petit passer par différentes émotions (comme l'étonnement, le mépris, la colère, la peur... et même la tristesse !), comprendre et évoluer. T. H. Cook nous dresse un joli portrait croisé de femme volontaire et brillante au travers de son évocation de Sandrine par Sam, mais aussi de leur fille, de sa sœur, d'un ami... Une très chouette découverte, que je vous conseille vivement !

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 11 avril 2017


Sur le banc des accusés... 6 étoiles

Dans ce roman, on suit un procès du premier à son dernier jour. Sur le banc des accusés : Sam Madison, universitaire pédant, se trouve mis en examen pour le meurtre de sa femme, Sandrine.
Aurait-il maquillé en suicide cet acte tragique ? Rien ne semblait plus aller entre les deux époux, et l'annonce de la maladie de Charcot dont souffre sa femme, n'aurait-elle pas été l'élément déclencheur d'une mise en scène pour nous faire croire au geste désespéré de Sandrine ?
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre, ce n'est pas le déroulement du procès, mais cette plongée dans le passé des personnages et le psychisme de Sam : Suivre ses pensées, remonter le temps avec lui, pour comprendre tout ce qui a pu le désigner comme coupable potentiel, le sentir indifférent, puis petit à petit, ferré et aux abois comme une bête éblouie, tétanisée par les phares d'une voiture.
"Quel foutu jeu de dé, le coeur humain."
Le rythme est lent, posé, mais on ne s'y ennuie pas. Certains portraits sont vraiment ciselés d'une main de maître : Morty, l'avocat est une caricature à lui tout seul ; j'ai bien aimé le couple Avril-Clayton, je l'ai trouvé assez touchant… l'empathie par contre, n'est pas d'emblée là pour Sam, avec cette question qui nous taraude tout du long : l'a-t-il tuée ou ne l'a-t-il pas tuée ?
Le délitement de cette grande histoire d'amour, de ce coup de foudre sous la plume de Thomas H. Cook est palpable : On les voit tous les deux pris au piège des petites déceptions quotidiennes, englués dans une réalité qui escamote leurs grandes aspirations et leurs rêves les plus fous.
Et tout cela éclairé peu à peu par le dernier message de Sandrine Madison…
"Ce n'est pas important Sam. Écoute-moi maintenant. Parce que je sais comment te sortir de cet enfer."

Dixie39 - - 54 ans - 1 avril 2017


Psychologique 8 étoiles

Sam Madison est accusé du meurtre de sa femme. Sandrine a été retrouvée morte avec une grande quantité d’alcool et de médicaments. Le suicide est trop évident pour beaucoup, ça cache sans doute un meurtre déguisé par le mari voulant se débarrasser de sa femme…
Un peu déstabilisée par la forme de narration choisie par Thomas H. Cook : c’est le mari accusé qui raconte son point de vue lors de son procès. On joue sur l'ambiguïté des sentiments de Sam envers sa femme pour garder le mystère de cette affaire. Sa relation avec sa fille semble complexe, celle-ci a une attitude froide et réservée envers son père et celui-ci n’encourage pas les effusions de sentiments. Plus on avance dans le procès, plus des souvenirs de Sam avec Sandrine construisent une relation comme il en existe tant. J’ai trouvé que l’histoire a mis du temps à se mettre en place et au contraire, la conclusion arrive très vite mais est très bien amenée. Thomas H. Cook a fait un remarquable roman psychologique et a fait un pari gagnant en racontant l’histoire par l’accusé. Je relirai l’auteur, j’ai Les feuilles mortes et L’étrange destin de Katherine Carr sur mes étagères.

Shan_Ze - Lyon - 41 ans - 29 mars 2017


Autopsie d’un mariage 8 étoiles

Sandrine, la femme de Sam(Samuel) Madison, venait d’apprendre récemment qu’elle était condamnée à perdre progressivement toute autonomie musculaire (Maladie de Charcot) quand elle est retrouvée morte étendue sur son lit par Sam, ayant succombé à une ingestion concomitante d’alcool et de médicament. De toute évidence, elle s’est suicidée ne pouvant supporter l’idée de ce qui allait lentement la réduire à un corps inerte.
De toute évidence mais pas pour l’inspecteur Ray Alabrandi qui vient faire les constatations d’usage. Il y trouve trop d’incohérences et se met en tête que cet homme a tué sa femme, par exemple parce qu’il vivait mal les tracas que la maladie invalidante de sa femme allait apporter.
Et tout ceci va nous être raconté via le procès qui a lieu, au cours duquel Sam doit se défendre de l’accusation de meurtre. L’occasion de flash–backs, de remises en question du Professeur Sam, remises en question sur la manière dont sa relation avec Sandrine avait évolué, sur ses relations avec Alexandria (Ali), leur fille, adulte maintenant, sur ses relations avec ses collègues, ses élèves, ses voisins …
Bref l’occasion pour Sam de s’apercevoir qu’il a fini par tourner au « gros beauf » et qu’il est passé à côté de pas mal de choses.
C’est amené finement par Thomas H. Cook et même si toute l’histoire est racontée via les journées du procès, il ne s’agit en aucun cas d’un roman de « prétoire », comme l’explique la 4ème de couverture mais bien de l’autopsie d’un mariage, disons l’autopsie du cadavre d’un mariage !
L’ambiguïté est maintenue jusqu’à la fin, d’autant que, s’agissant d’un couple « d’intellectuels » (des professeurs), les mots, les écrits, sont présents et peuvent receler plusieurs sens, peuvent donner lieu à diverses interprétations, notamment celle de l’inspecteur Alabrandi.

Tistou - - 68 ans - 16 mars 2017


9 jours entre la vie et la mort 8 étoiles

Sam Madison est accusé du meurtre de son épouse. Homme froid, peu sympathique, il assiste à l'autopsie de sa vie et de celle de son épouse ; cette femme extraordinaire, dont nombreux pensent qu'il ne la méritait pas.
"Si elle était là, me dis-je en mesurant la tragique ironie de la chose, nous discuterions de mon procès ensemble, de tout ce qu'il avait mis en lumière et de comment tout cela pourrait bien se terminer."
Au fil des jours du procès, il analyse leur vie de couple, ces petits phrases entendues auxquelles il n'avait pas prêté attention. Doucement, il mesure et comprend ses erreurs, l'indifférence qu'il a laissée s'installer dans sa vie, la distance qu'il a installée entre son épouse et lui mais aussi avec sa fille Alexandria, ainsi qu'avec ses collègues ou ses voisins.
Suicide, euthanasie, meurtre, l'auteur distille habilement ses phrases accusatrices ou libératoires, empêchant judicieusement tout parti pris, même si on sent que le jury n'a pas vraiment de doute sur la culpabilité du prévenu.

Les premiers jours du procès, premiers chapitres du roman, m'ont paru bien longs.
Mais je dois saluer ceux relatant les deux derniers jours du procès.
On commence à douter, à se demander si l’invraisemblable est possible, pour finir avec une émotion qui n'est pas ressentie que par le héros du roman.
Une construction extrêmement efficace et une fin superbe et inattendue que j'ai particulièrement aimée .

Marvic - Normandie - 66 ans - 17 février 2017


Bon roman 9 étoiles

Roman très bien monté mais surtout très bien écrit, c'est un "page turner".
On suit le procès de Sam entrecoupé de ses souvenirs.
Personnellement, je n'ai pas douté de la sincérité de Sam et pour moi, l'intrigue était plutôt sur l'aboutissement du procès.
Je suis tout à fait d'accord avec la 4ème de couverture citant Joyce Carol Oates décrivant ce roman comme "l'autopsie d'un mariage... mais aussi une histoire d'amour inattendue.

LesieG - CANTARON - 58 ans - 29 décembre 2016


Meurtre ou suicide ? 9 étoiles

J’ai douté jusqu’à la fin. Sam se tait et se souvient.
Je n’en dirai pas plus que Tanneguy (que je remercie pour m’avoir incité à lire ce livre !) pour ne rien dévoiler.

Un extrait de la première page : « Je savais ce que j’avais fait, comment je m’y étais pris et par quels moyens j’avais essayé de m’en tirer. Quel que soit le verdict, mon procès avait tout déballé au grand jour, ce qui m’avait appris que c’est une chose de jeter un coup d’œil dans le miroir, mais une tout autre de voir ce qui s’y trouve réellement »

Ludmilla - Chaville - 69 ans - 19 mai 2016