Le crime du comte Neville
de Amélie Nothomb

critiqué par Catinus, le 21 août 2015
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Humour et pirouettes
L’action se passe en 2014 dans un château situé dans les Ardennes belges. Le comte Neville , la bonne soixantaine, et son épouse ont deux filles et un garçon. Tout va pour le mieux à part qu’ils sont ruinés et en novembre, tout sera vendu pour éponger leurs dettes. Une voyante prédit que lors de la dernière garden-party qu’il donnera dans son château, le comte tuera un invité …

Un roman empli d’humour et de pirouettes, comme souvent chez Amélie. Surtout, ne lisez pas la dernière page car la fin devrait vous faire éclater de rire…

Se lit avec délectation !


Extraits :

- Depuis quelques années, pour d’obscures raisons, les gens ne se satisfaisaient plus des termes sentiments, sensations ou impressions, qui remplissaient pourtant parfaitement leur rôle. Il fallait qu’ils éprouvent des ressentis. Neville était allergique à ce vocable aussi ridicule que prétentieux.

- La beauté féminine était une drogue dure : en présence d’une très belle femme, Neville entrait en lévitation.

- L’insomnie consistait en une incarnation prolongée avec son pire ennemi. Ce dernier était la part maudite de soi. Tout le monde n’en était pas pourvu : ainsi, tout le monde ne connaissait pas l’insomnie.

- C’était un enseignement du Bouddha : « Quand tu fais la vaisselle, fais la vaisselle. »
Une Sérieuse bien barbante 6 étoiles

Dans sa première partie, j'avoue avoir été assez emballé par l'histoire, le point de départ est original et je me suis vite pris de sympathie envers le pauvre comte. J'ai toutefois un peu décroché quand Sérieuse commence à faire ses caprices. En effet j'ai trouvé qu'elle ressemblait beaucoup à la plupart des autres héroïnes féminines que l'on retrouve dans l’œuvre de Nothomb et au bout d'un moment c'est un peu redondant. Je regrette également le peu de place laissé à Electre et Oreste qui, même si trop parfaits, auraient pu être intéressants si on leur en avait donné l'occasion. La fin m'a bien fait rire par contre même si pour le coup on nage en plein vaudeville et qu'elle semble vite précipitée.

Ce roman m'a donc laissé une impression assez mitigé, ce n'était pas déplaisant à lire et cela partait bien mais la seconde moitié du livre ne m'a pas vraiment convaincu.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 19 août 2020


Nothomb dans le ton 8 étoiles

Les romans d'Amélie NOTHOMB sont pour moi souvent synonymes d'un pile ou face : j'aime ou je n'aime pas.
Ce crime du Comte de Neuville fait tomber la pièce du bon côté.
L'histoire est agréable, bien écrite, le style de l'auteur s'y prête particulièrement.
Un Nothomb à découvrir.

Vinmont - - 50 ans - 5 février 2020


Coup de bluff ! 8 étoiles

C'est vrai, ce sont de petits romans qu'on penserait viatiques.
Les phrases sont jolies, les pensées attachantes.
Amélie Nothomb m'énervait tant que j'étais rétif à cette lecture... et pourtant : quel joli coup de bluff.

Monocle - tournai - 64 ans - 24 avril 2016


Minuscule 4 étoiles

Ce roman est minuscule au niveau du volume d'une soixantaine de pages, mais aussi de l'histoire qui s'apparente plutôt à un conte et qui n'est absolument pas crédible. Elle n'a d'autre but que de nous montrer la bêtise d'une aristocratie attachée au paraître et qui ne fait pas ce qu'elle dit. Les dialogues sont hautement improbables de même que les réactions de la plupart des personnages.

J'ai eu la nette impression qu'on se moquait du lecteur en lisant ce livre.

IF-1115-4398

Isad - - - ans - 30 décembre 2015


Le nouveau Nothomb est arrivé 5 étoiles

Dans un nouveau conte moderne, Amélie Nothomb évoque l’histoire d’un noble désargenté rendu fou par la prédiction d'une cartomancienne et les frasques de sa fille.

La voyante, personnage un peu sorti de nulle part, prédit que lors de la dernière fête organisée par le comte ruiné, celui-ci assassinera un des convives.

Comme souvent on est persuadé que la diseuse de mauvaise aventure a dit la vérité lorsqu’on est soi-même impliqué par le présage. Le comte, homme de devoir, cherche donc une issue pour faire le moins de tort possible à sa famille.

L’auteur nous raconte encore une petite histoire, inspirée d’une nouvelle d’Oscar Wilde, « Le Crime de Lord Arthur Savile », en mêlant le commentaire social sur la noblesse, les raisons qui poussent au suicide, la mythologie grecque, et les vertus de la musique. Après Barbe bleue, elle exploite à nouveau le filon, celui des livres inspirés d’autres histoires.

Amélie Nothomb est devenu comme une drogue, on ne sait pas s'en passer, elle fait chaque année presque le même effet, elle ne nous surprend plus avec ses personnages aux prénoms rocambolesques et comme le beaujolais nouveau ; il y a des mauvaises années et de moins mauvaises années.

On peut affirmer ici qu’on a lu de plus mauvais crus, mais cela fait au moins dix ans qu’elle n’a plus écrit une histoire vraiment inspirée.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 10 décembre 2015


Pourquoi l'avoir écrit? 2 étoiles

Amélie Nothomb a-t-elle viscéralement besoin d'écrire un roman chaque année?Je me le demande à la lecture de ce roman très court, sans histoire, sans passion. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, comme d'habitude, mais je n'ai pas apprécié l'absence de fond. Les personnages semblent fades, ils en sont presque à se demander ce qu'ils font là, dans ce roman. Le duel père-fille est incroyable au sens littéral; il renforce ce sentiment de livre hâté, presque obligé.

Anna Rose - - 52 ans - 13 octobre 2015


Relisez Wilde... 3 étoiles

Pas grand intérêt pour ma part à la lecture de ce court roman. Pourtant le concept qui consiste à relier biographie et mythologie est intéressant, mais l'histoire n'est ni aboutie, ni drôle. La chute est vraiment limite... Finalement, je ne vois pas l'intérêt quand on a sous la main le Crime de Lord A. Savile de Wilde.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 29 septembre 2015


Un polar dont on connaît la fin ? Non peut-être ! 10 étoiles

Est-il possible qu’un membre de la noblesse ait l’idée de commettre un crime ? Amélie Nothomb nous l’explique.
Amélie Nothomb nous délivre chaque année un roman chez Albin Michel et ce depuis 1992. La cuvée 2015 est exceptionnelle avec Le crime du comte Neville. A ranger auprès d’Hygiène de l’assassin, Stupeur et tremblements et autre Barbe bleue.
Le comte Henri de Neuville est perplexe : sa fille Sérieuse lui cause du souci, son château connaîtra une dernière garden-party avant la déchéance, une cartomancienne lui prédit une horreur. Il ne trouve secours ni chez son ami Evrard, ni auprès d’Alexandra son épouse. En remuant le passé, il revit le destin tragique de sa sœur Louise, retrouve son père Aucassin qui lui a légué tous ses défauts, ressuscite la dynastie des Atrides avec Agamemnon et Iphigénie.
Lire du Nothomb, c’est savourer une coupe de champagne aux multiples bulles linguistiques. Il y a d’abord le choix du nom des personnages. Appeler sa fille Sérieuse, est-ce sérieux, M. le comte ? Et ses 2 autres enfants Oreste et Electre, se prend-il pour le roi Agamemnon ? Et le père, Aucassin sans Nicolette, adorable chantefable ?
Il y a aussi la langue, aristocratique sans être pédante, vivante grâce à ses nombreux dialogues.
Il y a enfin une fine description psychologique d’un monde qu’Amélie Nothomb doit retrouver lors de rencontres : le chant du cygne d’une noblesse désargentée.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 23 septembre 2015


En petite forme 4 étoiles

Amélie Nothomb affiche une panne d'inspiration, le style paraissant même plus terne que d'habitude. La trame pouvait être originale, et paraissait même attrayante, à l'écouter à la Grande librairie de France 5, mais la sauce n'a pas pris, l'intrigue tombe vite à plat et la chute est loin d'être bien inspirée. Il s'agit juste d'une baisse de régime : on est habitué à bien mieux.

Veneziano - Paris - 46 ans - 8 septembre 2015


Stupeur et désolation 2 étoiles

Je ne partage pas du tout l'avis de Catinus , depuis quelques années je déplore le manque d'inspiration d'une auteure que j'ai tant aimé, mais avec ce comte Neuville, on a vraiment touché le fond.
Certes on retrouve les fondamentaux les personnages loufoques , les prénoms originaux et le mot pneu (Nothomb le place dans tous ses bouquins) mais la platitude de l'histoire met tout à plat.
Je doute qu'un anonyme ait été publié avec un tel manuscrit.
La fin du texte est digne des contes pour enfants ...ou de Harlequin.

Ndeprez - - 48 ans - 23 août 2015