Rédemption fatale
de Emmanuel Varle

critiqué par Hamilcar, le 19 août 2015
(PARIS - 69 ans)


La note:  étoiles
Tout simplement réjouissant
La rédemption d’un criminel suppose l’effacement, l’annihilation du passé et une certaine renaissance. Sauf que d’autres, moins enclins à l’oubli ne pardonnent jamais. Sur ce constat évident, Emmanuel Varle nous livre un roman dont la noirceur n’est qu’une toile de fond. Ses personnages sont hauts en couleur, même s’ils flirtent constamment avec le drame et la déliquescence humaine. Des flics aux pratiques et propos très personnalisés, et un monde où finissent par se côtoyer tous ces improbables de milieux éloignés ; curés, nobles et puissants croisent toute la lie de la société dans une enquête criminelle qui fleure le bon polar de référence. C’est fort, tout simplement réjouissant pour qui aime ce monde là. Et la modernité n’est pas pour autant jetée aux abîmes ; une histoire olfactive tant l’odeur des squats et de la zone est omniprésente dans cette intrigue. Le lecteur se prend au jeu tout le long des investigations menées. Et il se distrait d’anecdotes qui n’alourdissent jamais le texte mais qui, bien au contraire, l’aèrent de saillies culturelles divertissantes.
C’est le deuxième livre de cet auteur. Son premier, Le cirque s’invite au 36, m’avait séduit et m’avait amené à la lecture de polar, presque par hasard. Le même besoin de détente m’a conduit à refaire confiance à ce nouvel auteur. Je n’en sors pas déçu, bien au contraire.