Les voix de l'asphalte
de Philip K. Dick

critiqué par Antihuman, le 18 août 2015
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Noir quotidien
Ceci est le premier vrai roman de Dick, ou un Ulysse aux petits pieds subit mille avanies... avant de revenir sagement au bercail. Certains détails sont intéressants comme cette cinglée totalement allumée, membre d'un parti fasciste et rédactrice d'un journal, et d'autres caractéristiques telles que celles-ci contant la vie d'un petit magasin nommé "Modern TV" et dont le propriétaire, Fergesson, un médiocre avec des ambitions moindres persuadé d'être très utile, sont plutôt originales.

Ce qui va littéralement rendre fou Stuart Hadley, il étouffe sous ce boulot de merde à supporter des c*** parfaits (sans compter ses propres collègues très soumis et serviles) et en cela, on le comprend: par ailleurs le ton est très moderne, quand on sait comment la société actuelle recycle sans complexes certains hymnes nazis du genre ARBEIT MACHT FREI. A cause de la crise, les boucs-émissaires et autres poulbots artistes et/ou indépendants et/ou non-formatés ne sont pas bien vus de nos jours et il est très utile de les dézinguer quelque part, n'est-ce pas ? Il suffit de se rendre au pôle emploi pour le croire...

LUI: Tu travailles ? ELLE: Non. LUI: Ah bon, tu fais quoi alors ? Tu glandes ?? Voilà ce que donne pour sa majeure partie les dialogues de ce manuscrit (j'ai un peu oublié les sexes et qui est qui, c'est vraiment grave ?) qui aurait pu être rédigé par un de ces écrivains contemporains très bobos et très ennuyeux qu'on encensent un peu partout et qu'on voit beaucoup à la télé.

Mais pour juste un "burn-out" un peu salé la plume y est bien trop dense et il faut bien dire quelque peu lassante sans oublier ces figures de style un peu beaucoup en trompe-l'oeil - ce qui, bien sûr, annonce surtout les oeuvres futures SF de l'auteur californien. Bref on en fera pas une tombola pour autant en tout cas pas moi.