La nuit a dévoré le monde
de Pit Agarmen, Martin Page

critiqué par Joanna80, le 8 août 2015
(Amiens - 68 ans)


La note:  étoiles
La nuit a dévoré l'homme
Résumé de l'éditeur:
Depuis longtemps l'homme a atteint le stade ultime de la décadence et de la cruauté. Il n'y avait sans doute qu'un pas pour qu'il se transforme en monstre.....

Une épidémie a changé la plupart des êtres humains en créatures démoniaques, avides de chair et de sang. On a vite compris leur nature: ce sont des zombies. Rien n'a pu les arrêter, ni la police, ni l'armée. Ils ont tout ravagé.
Antoine Verney est un survivant par hasard. Il n'a rien d'un héros. Il se retrouve à la fois prisonnier et protégé dans un immeuble parisien, alors que dans les rues les morts-vivants pourchassent les derniers humains.
Du haut de sa tour, tel Robinson sur son île, Antoine apprend à survivre et se confronte à la terreur. Armé d'un fusil, il découvre avec surprise qu'il peut tuer et qu'il a même un certain talent pour ça.
C'est un double combat qu'il va devoir mener, pour s'inventer une nouvelle vie et ne pas sombrer dans la folie.

Pit Agarmen est le pseudonyme de Martin Page qui a publié de nombreux romans et essais. Il reprend ici les codes du roman d'horreur pour mieux les subvertir.

Je n'avais pas vraiment envie de commencer ce livre, mais une fois dans l'histoire, il m'a agréablement surpris. Les zombies, bon, n'importe quelle catastrophe terrible aurait pu faire l'affaire. C'est surtout l'histoire d'un homme qui se retrouve tout seul dans un immeuble et doit survivre. Il découvre ses peurs, son courage, l'imagination. Ses idées, sa mentalité, changent aux fil des semaines et ça, c'est intéressant!
Un livre qui se lit vite, qui est classé "horreur" sans vraiment l'être à mon avis, mais ok, il y a les zombies...
Dead men tell no tales 6 étoiles

J'adore Martin Page mais ce roman n'a pas été ma tasse de thé. Bon il faut dire qu'en racontant une histoire post-apocalyptique avec des zombies, les chances de m'accrocher étaient minces. Néanmoins le côté psychologique très mis en avant apporte un vrai plus et le côté un peu déphasé du personnage principal n'a pas été pour me déplaire.
Il est vrai qu'il ne se passe que peu de choses durant ce roman. N'attendez pas trop d'action, vous serez déçu. Là ne réside pas l'intérêt de cette nuit a dévoré le monde. La solitude d'Antoine amène à s’interroger sur notre rapport aux autres, notre place dans cette société de consommation et la futilité de nos êtres.
Bref une lecture assez contrastée dans le sens où elle fut une déception lorsque l'on connaît le talent de son auteur mais elle fut aussi une surprise, comment dire... pas trop désagréable compte-tenu de son sujet.

Sundernono - Nice - 41 ans - 17 octobre 2019


Pas transcendant 6 étoiles

Très peu d’action dans cette œuvre, là n’est pas l’objectif.

Le choix des zombies n’est qu’un prétexte, un choix parmi d’autres, afin d’introduire le personnage principal dont la fin de l’humanité telle qu’on la connaît l’amène à une inévitable introspection et à de multiples réflexions sur sa condition d’humain, et la nécessaire adaptation en tant qu’espèce menacée.
Ne plus se trouver au sommet de la chaîne alimentaire du jour au lendemain entraîne un choc émotionnel d’une incroyable intensité et donc fort difficile à gérer, garder sa raison se révèle alors en soi un exploit, surtout lorsque l’on réalise que cette situation est désormais définitive.

L’auteur, à travers son héros, expose clairement toute la problématique d’un tel changement et met en lumière les difficultés et les contraintes du système actuel qui, comme chacun sait, ne privilégie que très peu l’intérêt du plus grand nombre.

Comment appréhender ce bouleversement majeur, traiter ces nouvelles données sans adaptation préalable, sans anticipation prévue ou calculée, voilà en fait ce que propose ce roman.

Court, pas trop mal mais pas transcendant non plus.

À noter qu’une adaptation cinématographique a été réalisée cette année.

Ayor - - 52 ans - 21 septembre 2018


... mais a eu du mal à le digérer. 6 étoiles

Un homme, par le hasard ou du fait de son caractère asocial, survit dans un monde de zombies... zombies ici qui ne sont qu'un prétexte pour un regard sur notre monde mais aussi sur la survie d'un homme confronté à une extrême solitude... une sorte de "Je suis une légende" sous une autre forme...
L'aspect de l'individu dans un état d'absolue dérélection est finement retranscrit... MAIS... voilà il y a le personnage et le côté critique de notre époque en mode je défonce des portes ouvertes, avec cet aspect tout le monde il est méchant... les journalistes, des professeurs, des jeunes, des salariés... tous souffrant d'atrophie d'intelligence et d'humanité, des m'as-tu vu, des coquilles vides... des arrogants...
Oui mais voilà, le personnage qui exprime cette critique se révèle bien plus arrogant, prétentieux et creux que ceux qu'il critique... il énonce des jugements sans réelle argumentation, juste du fait de ses échecs...
Il critique le comportement dont il fut victime mais exprime un comportement encore plus noir, plus sombre, se complait dans le drame qui a touché les autres...
Et ce manque d'empathie pour ce personnage tout compte fait aussi malsain que ceux qu'il critique a nui à ma lecture, d'autant que cela est plus ou moins ressassé de diverses manières...

Deinos - - 62 ans - 21 août 2018