Ma grand-mère ne se rapelle plus de mon prénom
de Rodolfo Esteban, Mai Egurza (Dessin)

critiqué par Shelton, le 8 août 2015
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
J'aime quand on respecte l'enfant-lecteur !
La maladie d’Alzheimer est une réalité et on dit même que le nombre de cas augmente avec l’augmentation de l’espérance de vie. On vit de plus en plus vieux et plus de personnes développent cette maladie, celle qui affaiblit notre mémoire au point de ne plus savoir comme se nomme notre petite fille…

Au départ, Hélène trouve rigolo que sa grand-mère n’arrive plus à se souvenir de son prénom. Pensez donc, elles ont le même ! Heureusement, elle oublie de plus en plus de chose mais pas qu’elle adore les caramels au café, comme sa petite fille chérie. Au moins, elles peuvent encore partager cela…

Dans certaines circonstances, on a envie de rire un peu… Par exemple, quand la grand-mère apporte à table, un jour de fête, une magnifique salade de courgettes. Mais quel est ce vert vif ? Ah, c’est le produit vaisselle… Heureusement, tout le monde est là pour réparer les dégâts, il reste de la courgette au réfrigérateur et tout rentrera dans l’ordre…

C’est toujours plus compliqué quand Mamie se lève en plein film, le soir, pour aller au village… Elle ne sait pas où elle va, ni ce qu’elle va y faire… sans compter qu’elle finit par se perdre…

« Je crois bien m’être perdue… Je me suis un peu désorientée ! »

J’espère qu’ils ne perdront pas trop de temps sinon ils ne vont pas comprendre la suite du film… La petite Hélène, elle, de son côté, est à la fois pleine d’affection et d’amour pour sa grand-mère mais déstabilisée par ces évènements qu’elle ne comprend pas très bien malgré la douceur du Papy qui tente de tout expliquer et accompagner…

La fin de l’album abordera de façon très délicate mais néanmoins précise, la mise en résidence spécialisée, le besoin de soins, le fait que le Grand-père, âgé et malade lui-aussi, ne puisse pas s’occuper lui-même de son épouse…

Hélène comprend que tout le monde continue bien d’aimer sa grand-mère, ça la rassure et l’histoire peut se refermer sereinement. C’est une belle histoire que l’auteur, Rodolfo Esteban, a fait remonter de sa mémoire et que la dessinatrice, Mai Egurza, a dessinée avec douceur et poésie…

J’aime beaucoup et je pense qu’elle peut permettre d’aborder avec des enfants de 5/6 ans la question de la vieillesse et pas seulement la maladie d’Alzheimer