Money, money
de Martin Amis

critiqué par Nothingman, le 30 janvier 2004
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
La dictature de l'argent
John Self est un londonien de 35 ans obnubilé par l'argent, l'alcool, le sexe et les fast-food. Quoi de plus normal dans les années 80. Il est réalisateur de films publicitaires et se voit confier le tournage d'un film américain à gros budget qui réunit toutes les vedettes du moment . Pour ce travail, il est contraint d'effectuer de nombreux aller-retours entre Londres et New-York. John débarque alors dans un milieu où tout n'est que luxe, fêtes, orgies,.... Ce qui n'est pas fait pour lui déplaire. Cependant, ce milieu se révèle plus rusé et impitoyable que notre héros aveuglé par tant d'argent facile.
Ce n'est pas la première fois que l'on traite des années 80 et de leurs excès matérialistes en littérature. C'est un thème qui est cher à certains auteurs comme Brett Easton Ellis (American Psycho) et d'autres. Je me montre toutefois un peu déçu par ce roman de Martin Amis, auteur que j'apprécie cependant. Dans cette histoire, il ne se passe strictement rien pendant les cinq cent premières pages, sinon les frasques sexuelles et éthyliques du réalisateur ainsi que quelques anecdotes propres à l'industrie cinématographique. "Money, money" se veut une critique ironique et corrosive du milieu du cinéma hollywoodien, avec ses acteurs et actrices aux egos exacerbés et qui perdent le sens de toute réalité. Un milieu que l'auteur connaît bien pour avoir déjà écrit quelques scénarios de films. C'est une histoire grotesque, souvent vulgaire, un peu trash. Restent alors les dernières pages qui sauvent la déception engendrée à la lecture des deux premiers tiers de ce roman. A vous de voir!